Comme des Bleus à Kazan

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Jeudi 28 juin : Tout le monde descend…encore (Malo)

Nous voici, après deux nuits et 38 heures dans le train, bien arrivés à Kazan, ville hôte de la COUPE DU MONDE (yeah !)

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C’est fatigués, et un peu déphasés à cause du décalage horaire (4 heures avec Novosibirsk) que nous sommes descendus du train. Il était 5h30 et les rues du centre ville étaient vides. A part quelques supporters allemands, fatigués et déçus, nous n’avons pas croisé grand monde. Nous avons ensuite parcouru les deux kilomètres séparant la gare de notre hôtel du soir, à pied.

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Malgré l’heure très matinale (6h du matin) nous avons quand même pu nous installer dans notre chambre et en profiter pour prendre une douche.
Après nous être un peu reposés, nous sommes sortis nous balader en attendant que les cafés/restaurants servant des petits déjeuners ouvrent.
Une fois le ventre plein, nous avons continué à nous balader en ville.

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Kazan est une très jolie ville, c’est une belle surprise. Notre lonely parle d’elle comme de la porte de l’Europe où orient et occident se font face de part et d’autre de la Volga.

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Nous avons notamment visité le Kremlin de Kazan ainsi que les bords de la Volga. Un Kremlin c’est une forteresse, plus ou moins grande, qui héberge les principaux pouvoirs politiques et religieux d’une ville, d’une région ou d’un pays. Nous avons même profité de notre passage dans le « village Coupe du monde » de la ville pour retirer nos billets pour les matchs que nous allons voir à Moscou.
La matinée est finalement passée assez vite.
Nous avons déjeuné dans une petite cantine russe (au menu, poulet ou saumon avec de la purée), puis nous sommes rentrés à l’hôtel faire la sieste.
Nous ne sommes ressortis qu’à 15h30 environ, dans le but d’aller voir le match Sénégal-Colombie dans la fan zone de Kazan, située à deux arrêts de métro de notre hôtel.

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Ce fut un beau match. Le Sénégal s’est, malheureusement, incliné 1-0 contre la Colombie, mais nous avons quand même pris du plaisir à vivre le match, pour la première fois dans une fan zone et dans l’ambiance d’une ville dans laquelle se déroule la Coupe du monde. Le match terminé, nous avons remis le cap sur le centre ville et notre hôtel, situés de l’autre côté de la Volga, tout en nous arrêtant manger dans un restaurant, dans lequel nous avons discuté avec des Allemands, bien déçus de l’élimination de leur équipe hier soir, ici même.

Vendredi 29 juin : Quand je cherche à tout prix (ou presque) à rester (Yves)

C’est fou comme une ville peut changer de visage en l’espace de 24 heures. Hier, à notre arrivée, c’est tout juste si Kazan résonnait encore des derniers échos de l’élimination surprise de l’Allemagne face à la Corée du Sud, la veille. Certes, sur le chemin nous conduisant de la gare jusqu’à notre hôtel, nous avions bien croisé deux, trois supporters allemands, l’air hagard un maillot de la Mannschaft sur le dos, mais la capitale du Tatarstan nous avait renvoyé l’image d’une ville vraiment tranquille.

C’est une autre cité que nous découvrons en quittant notre hôtel pour aller prendre notre petit déjeuner en ce vendredi matin. La moitié des gens que nous croisons arborent désormais un maillot argentin sur les épaules !!! Et lorsqu’on prête un peu l’oreille, cela parle aussi beaucoup français dans la rue. Kazan vient de se mettre à l’heure de France-Argentine, et cela nous fait un petit noeud au ventre de nous dire que nous allons rater ça, à… 24 h près !

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Lors de l’attribution des billets en octobre dernier (c’est à dire bien avant le tirage au sort des poules), nous avions en effet fait le choix de miser sur les deux 8es de finale disputés à Moscou, en nous disant que cela doublerait nos chances de voir l’équipe de France. Manque de bol, les Bleus sont tombés dans l’autre partie de tableau. Et maintenant que l’on connaît l’affiche, on a un peu les boules, ce matin…
Qu’importe, les garçons, eux, se sont déjà mis en mode Coupe du monde. Malo se balade avec son drapeau breton sur les épaules et Saïk arbore un drapeau français autour du cou. 

Nous avons prévu de profiter de notre matinée pour visiter la mosquée Kul Sharif. Depuis le début de notre voyage, nous avons visité beaucoup d’édifices religieux, mais nous ne sommes pas encore entrés dans une mosquée.

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Alors que nous marchons vers cette dernière, nous tombons sur une équipe de journalistes de BFM qui repèrent tout de suite les garçons avec leurs drapeaux. La journaliste s’apprête à intervenir en direct et elle demande aux gars s’ils sont OK pour passer à l’antenne. Devinez leur réponse… Deux minutes plus tard, voilà notre Sasa en direct sur BFM en train d’expliquer pourquoi la France va battre l’Argentine le lendemain.

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« Les Argentins ont de bons joueurs, mais ils n’ont pas de collectif ». La journaliste de BFM est impressionnée. « Vous allez en faire un journaliste sportif », nous dit-elle dans un grand sourire, à l’issue de son interview.

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En attendant, notre horizon à nous ce n’est pas le match des Bleus, mais les minarets bleus de la mosquée qui trônent en plein coeur du Kremlin de Kazan.
L’édifice est majestueux. Lors de sa construction en 2005, la mosquée de Kazan était considérée comme la deuxième plus grande mosquée d’Europe derrière celle d’Istanbul. Plus de 6000 fidèles peuvent s’y donner rendez-vous pour prier. Mais en ce vendredi matin, la salle de prière est quasiment vide.

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Toutefois, malgré la beauté des lieux, j’ai du mal à dompter la petite voix qui trotte dans ma tête depuis que nous nous sommes levés ce matin. En sortant de la mosquée, je décide d’en parler à Estelle.

« On ne peut pas quitter Kazan sans avoir essayé de dénicher des places pour France-Argentine ! »

Sur le papier, le scénario est pourtant injouable. Problème n°1 : comment trouver cinq billets pour une telle affiche à J-1 ? (cela aurait été France-Nigeria, je ne dis pas. Mais France-Argentine, ce n’est pas tout à fait la même chose)

Problème n°2 : tous les trains et les avions entre Kazan et Moscou sont bookés jusqu’à lundi soir, ce qui nous oblige à sacrifier nos billets pour Russie-Espagne, dimanche. 

Problème n° 3  : tous les hôtels de Kazan affichent désormais complets et cela risque de nous coûter un bras de rester ici deux jours de plus. D’autant qu’on a un AirBB (déjà payé) qui nous attend à Moscou. 

Mais toujours bienveillante à l’égard de mes idées un peu dingues, Estelle accepte que nous mettions le cap sur le centre de la Fifa, situé sur les rives de la Volga. Il vaut mieux vivre de remords que de regrets…

À notre arrivée là-bas, nous rencontrons une bénévole qui nous explique que des billets de catégories 1 (245 dollars le billet) seront peut-être remis en vente dans la journée. Mais de là à en récupérer cinq, cela lui paraît improbable. Autant dire, que c’est mal barré.

C’est alors qu’en sortant du centre, nous tombons sur une délégation de supporters français qui viennent retirer leurs billets. L’un d’entre eux nous demande si nous sommes aussi là pour le match et nous lui expliquons notre situation. « Attendez moi deux minutes, je reviens tout de suite. Je peux peut-être vous aider. »

Deux minutes plus tard, revoilà notre ami. On lui parle de notre envie d’assister à France-Argentine, de nos billets pour Russie-Espagne et tout le toutim.

« Cela vous intéresse si je vous échange vos cinq billets pour Russie-Espagne contre cinq billets pour France-Argentine ? J’ai des billets en trop. J’ai des potes à Moscou qui n’ont pas trouvé de train pour venir jusqu’à Kazan. La seule chose que je ne peux pas vous garantir, c’est de vous trouver cinq places côte à côte. Mais si vous êtes partants, on fait l’échange tout de suite ».

Les garçons sautent de joie. De notre côté, la mariée nous paraît un peu trop belle. Nous tergiversons un petit peu. Nous lui demandons de nous laisser un peu de temps pour que l’on réfléchisse. C’est un univers que nous ne maîtrisons pas du tout. Et on a peur de se retrouver avec de faux billets (ce qui a priori n’était pas le cas). On s’échange nos numéros et on s’engage à revenir vers lui dans une heure. On en profite également pour activer d’autres pistes. Sans réussite hélas.

Finalement, malgré plusieurs échanges dans l’après-midi, nous ne ferons jamais affaire. Notre revendeur, nous annonce qu’il n’arrive pas à nous trouver trois places côte à côte. En fait, nous apprenons que des dizaines d’Argentins sillonnent Kazan à la recherche de billets et que les prix se sont envolés entre temps (les places se négocient à plus de 800 euros). 

On a peut-être laissé passer notre chance en n’acceptant pas le deal tout de suite. Tant pis, on aura quand même essayé. Les garçons qui se voyaient déjà au stade sont un peu déçus. Mais ainsi va à vie. En guise de consolation, on finit la soirée autour d’un cheeseburger au McDo. 

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Nous montons dans le train vers 21 h 30, comme nous l’avions initialement prévu au départ. Bye bye Kazan. Cap sur Moscou. Nous regarderons finalement France-Argentine à la télé, demain. C’est notre banquier qui va être content…

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