A Sucre, la vie est douce

Les photos 

Jeudi 26 octobre : De La Paz à Sucre, à la découverte de l’histoire de l’indépendance (Yves)

Après quatre jours dans la capitale la plus haute du monde, nous reprenons notre baluchon ce jeudi matin pour rejoindre Sucre.

Nous quittons La Paz partagés entre deux sentiments. D’un côté, nous sommes heureux de nous extirper de cette incroyable fourmilière, de son agitation et de ses odeurs de gaz d’échappement, et de l’autre nous restons comme hypnotisés par cette ville à l’atmosphère sans nulle autre pareille.

Après discussion avec Estelle, nous avons finalement décidé d’utiliser un joker et de rallier La Paz à Sucre en avion plutôt qu’en bus de nuit comme nous l’avions initialement planifié.
Nos trois derniers voyages longue distance s’étant achevés par autant de vomis, et les billets d’avion n’étant vraiment pas chers, nous décidons de nous offrir une parenthèse aérienne dans notre périple.

Nous n’avons pas à le regretter car c’est frais et dispos que nous nous posons à Sucre moins d’une heure seulement après avoir quitté La Paz.
D’une capitale à l’autre (si La Paz est le siège du gouvernement, Sucre demeure la capitale constitutionnelle du pays), nous avons perdu plus de 1000 m d’altitude. Et cela se ressent immédiatement. Il fait plus de 26 degrés à notre arrivée et nous nous empressons de ressortir les tee shirts et les bermudas.
Après une pause almuerzo dans un restaurant hyper sympa près de la place du 25 mai, nous débutons notre séjour à Sucre par la visite de la Casa de la Libertad, le musée où fut signée la déclaration d’indépendance de la Bolivie, le 6 août 1825.
Devenue monument historique, cette maison est considérée comme le berceau de la nation bolivienne. Nous avons de la chance, il y a justement une visite en français de programmée quelques minutes après notre entrée dans le musée.
Depuis notre arrivée en Amérique du Sud, nous nous apercevons combien nous sommes ignorants sur l’histoire de cette partie du monde. Si on excepte Christophe Colomb et les Incas, nos manuels d’histoire français ne traitent pas du tout de l’Amérique du Sud.
Or cette dernière est passionnante. Cette visite de la Casa de la Libertad nous offre une formidable session de rattrapage sur la décolonisation espagnole au travers notamment l’itinéraire de Simon Bolivar, l’un des principaux libérateurs du continent, qui a notamment donné son nom à la Bolivie.

Leader du mouvement indépendantiste vénézuélien, Bolivar aura mené les batailles à un rythme hallucinant jusqu’en 1824 aboutissant tour à tour à l’indépendance de la Colombie (1819), du Vénézuela (1821) de l’Equateur (1822), du Pérou (1824), et à la naissance de la Bolivie en 1825.

Mais son rêve ultime de créer un état unifié dans le Nord de l’Amérique du Sud (la Gran Colombia) provoquera sa chute quelques années plus tard.

« L’histoire a connu trois grands fous : Jésus, Don Quichotte et moi », écrira Bolivar peu avant de mourir, seul et abandonné de tous en 1930.

Nous avons de la chance, notre guide  en français est vraiment extra et elle nous offre une captivante plongée dans l’histoire de la Bolivie. Du haut de ses sept ans, Merlin ne rate aucune de ses explications. Nous sommes vraiment bluffés.

La visite se termine par la visite d’une grande salle où sont exposés les portraits de l’ensemble des présidents boliviens. De Simon Bolivar à Evo Morales, ce sont plus de 60 présidents qui se sont succédés en l’espace de 150 ans. Et on ne compte plus les coups d’état militaire. C’est dire l’instabilité politique qu’a connu la Bolivie depuis sa création.

Certes la situation s’est améliorée ces dernières années, ce qui n’empêche pas notre guide de nourrir quelques inquiétudes pour la suite.

Au pouvoir depuis 2005, Evo Morales a en effet tenté de modifier la constitution par référendum en 2016 afin de pouvoir briguer un quatrième mandat en 2019. Mais malgré la victoire du non à 51%, ce dernier ne semble pas avoir encore renoncé à lâcher le pouvoir. « On n’est pas l’abri que la situation finisse par dégénérer comme au Vénézuela », estime notre guide.

Une certitude en tout cas, si tel est le cas, la ville de Sucre, fidèle à son histoire, a déjà choisi son camp. Elle sera du côté des révolutionnaires !

Vendredi 27 octobre : Dans les pas des dinosaures (Malo)

Après une visite sur l’histoire de la Bolivie la veille, nous avions prévu, aujourd’hui, de nous intéresser à une toute autre histoire, bien plus ancienne, celle des dinosaures.
En effet des traces de pas de différentes espèces de ces géants aujourd’hui disparus, ont été découvertes dans une falaise creusée par une cimenterie pour ses minéraux. La cimenterie a donc, après la découverte des traces, ouvert un parc sur les lieux où étaient passés des centaines de dinosaures il y a des millions d’années.

Nous nous sommes donc réveillés vers 8h30 pour manger le petit déj’ (avec du Nutella! une première depuis notre départ de France).
Nous avons ensuite fait de l’école pendant une heure avant de partir (en taxi, faute de bus qui étaient bloqués par une simulation de tremblement de terre dans le centre ville) pour le parc.
Dès notre arrivée, nous sommes partis voir les traces (accessibles seulement de 12 à 14h pendant la pause de la cimenterie) en mentant un peu sur l’âge de Merlin, la visite étant interdite aux enfants de moins de 10 ans.

C’était assez impressionnant vu que le site est la plus grande zone archéologique du monde. On pouvait voir les traces, gigantesques de tout près dans la roche (les dinosaures ont bien marché sur un sol plat mais avec le mouvement des plaques une falaise s’est créée petit à petit et les traces se sont retrouvées à flanc de la falaise).

Après cette vue impressionnante sur les traces, nous avons visité le parc qui est une succession de sculptures des géants dinosaures, taille réelle.

Nous sommes ensuite rentrés dans le centre de Sucre où nous avons mangé. Nous nous sommes baladés dans la ville avant de rentrer en passant faire des courses et visiter un musée gratuit sur la culture bolivienne. Une fois rentrés, nous avons commencé à faire la cuisine puis nous avons mangé et nous nous sommes couchés assez tôt.

Samedi 28 octobre : Un après-midi à user les fonds de culottes sur les toboggans (Estelle)

Notre hôtel à Sucre porte un nom prédisposé : La Dolce Vita. On s’y sent bien, on a deux chambres (c’est rare), elles sont grandes et lumineuses et les espaces partagés de l’auberge appellent au repos. On profite donc du cadre agréable pour accorder un self-réveil aux enfants. Merlin est le premier levé, c’est rare.
Il nous explique que depuis qu’il ne suce plus son pouce, il dort moins bien. Il s’est imposé tout seul la fin du pouce. Depuis le début du voyage, il nous répétait qu’il arrêterait de sucer son pouce quand Papy et Mamie quitteraient le Pérou. Il a tenu promesse, sans aucun rappel ni incitation de notre part. Le voyage fait grandir.

Nous voulons profiter de la matinée tranquille pour travailler. Mais les enfants ne sont pas aussi disposés que nous : un clash éclate même entre Saïk et ses parents… qui nous contrariera toute la journée. ( les jours suivants, il travaillera efficacement > comme quoi certaines fois, le conflit peut avoir du bon).

Nous avons jusque-là connu des expériences déplaisantes avec les empañadas, ces chaussons farcis à la viande – spécialité de l’Amérique du Sud ( enfin surtout Malo et moi).
Notre Lonely Planet nous recommande une petite adresse où les salteñas (les empañadas boliviens) sont semble-t’il délicieux dans un cadre très propre. Allez, on se lance… et on ne regrettera pas. Il faut dire que nous approchons de l’Argentine, le vrai pays des empañadas.

Nous proposons ensuite aux enfants un après-midi de jeu au Parc Bolivar, – un grand jardin public où toboggans, balançoires et autres tape-culs leur tendent les bras. Ils adorent, ils se défoulent… montent, descendent, remontent … et recommencent un toboggan géant dont l’assise est en ciment.
Ils aspiraient à ce temps de défoulement. Les parents en profitent pour lézarder au soleil.

IMG_0015.jpgLe bermuda de Merlin n’y survivra pas. Certains usent leur fond de culotte sur les bancs de l’école, d’autres sur les toboggans boliviens…

Yves et Malo s’accordent un moment plaisir autour d’un match de foot. L’équipe locale qui survit péniblement dans le bas du classement de la D1 bolivienne gagne ce soir là, devant nos deux supporters français, un match contre le 3e du championnat. Père et fils rentrent du match avec des étoiles dans les yeux et le sentiment d’avoir partagé un bon moment de sport.

Pendant ce temps, les 3 autres Gourm’trotters retrouvent avec plaisir à l’hôtel une famille française (Cécile, Claire, Noé et Lou > http://surlechemindesandes.fr) croisée dans un bus quelques jours avant. Les enfants mettent l’ambiance dans le patio partagé de l’hôtel et prennent plaisir à jouer ensemble.

Dimanche 29 octobre : Un vrai dimanche de repos (Saïk)

Pour commencer la journée nous avons pris le petit déj à notre rythme. C’est Malo qui a fait la plus longue grasse matinée : réveil à 10h pour lui.
Et même si c’était dimanche, nous avons fait de l’école pendant une heure.
Ensuite nous avons marché jusqu’au Mirador de la Recoleta, c’est moi qui nous ai dirigés. Nous avons marché pendant un bon 30 minutes pour arriver en haut. La récompense c’était qu’en haut, il y avait un restaurant avec une super terrasse avec vue plongeante sur la ville.
On s’y est tout de suite senti très bien.  Nous avons mangé un délicieux repas. Pour papa c’était un gros morceau de viande avec une saucisse ; pour Malo et Merlin c’était des pâtes à La carbonara ; pour maman une salade et pour moi une salade avec un succulent steak haché.
Nous avons rencontré une famille d’Anglais qui eux aussi font un tour du monde (www.stragglersonarock.com).

Après nous nous sommes dirigés vers le cimetière, je n’étais pas enchanté ;/ Nous avons marché 45 minutes pour arriver au cimetière où tout le monde nettoyait les tombes pour la fête des morts.
Tout était propre, le cimetière était très grand.
Une fois que nous en avons eu fait le tour,nous nous sommes dirigés vers le parc Bolívar pour faire un tour du gigantesque toboggan et un peu des autres jeux.

Une fois rentrés à l’hôtel, nous avons joué avec la famille de Français (Noé, Lou, Claire et Cécile) à un jeu auquel j’ai gagné !
Puis, nous avons mangé notre dernier repas à Sucre.

Les photos

3 réflexions sur “A Sucre, la vie est douce

  1. Monique Rabréaud dit :

    Bravo Merlin
    Nous constatons que tu tiens tes promesses, félicitations à toi !
    Tu vas nous revenir en grand garçon.
    Et Doudou est il au repos ou a t’il repris du service ?

    Ta mamie qui te fait un gros calin

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  2. Tatar dit :

    Coucou les Amis voisins,
    Malgré mon silence je ne vous oublie pas, je vous suis toujours mais je suis quitte Nice que demain pour retrouver ma petite famille nantaise. Alors l’ordi passe en second. Je vais quitter le soleil méditerranéen pour la grisaille bretonne, mais c’est ainsi.
    Bravo Merlin pour se grand abandon du pouce, au retour ce sera un grand garçon que je verra, en l’attente mille gros bisous à vous cinq de Nicole la Voisine.

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