Dans les années 70, Salinas était un petit village de huttes, perdu dans les hauteurs de la Sierra de l’Ouest (3500 m). Le taux de mortalité infantile y frôlait les 45% et l’analphabétisme culminait à 85%.  Tous les hommes du village travaillaient dans la mine de sel du village et étaient exploités par une famille colombienne, les Cordobez, qui taxait toutes les productions agricoles comme au temps du Moyen-Age.
Aujourd’hui Salinas est une petite ville de 1000 habitants et est surtout une ville pionnière en terme d’artisanat et d’agriculture communautaire.

Ce développement a débuté par l’arrivée de Catholiques italiens et suisses qui ont montré aux habitants du village qu’ils étaient dans la capacité de transformer eux-même leurs matières premières (lait, laine, viande…, de gagner un peu plus d’argent  et donc de se libérer de l’emprise de la famille Cordobez.
Suite à cette voie ouverte par les Européens, de nombreuses coopératives se sont créées un peu partout dans et autour du village, tuant petit à petit l’exploitation de la mine de sel et donc le pouvoir de la famille colombienne.
Depuis 1970, ce sont près de trente coopératives diverses et variées qui se sont implantées dans le village.
Parmi ces coopératives, on peut trouver une fromagerie (le lait venant au maximum de 2km du lieu de fabrication) mais aussi une chocolaterie, une distillerie d’huiles essentielles, une fabrique de ballons (faits entièrement à la main jusqu’à la peinture) et également des fabriques de vêtements en laine venant des moutons locaux.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des habitants du village sont fournisseurs ou employés des coopératives qui exportent leurs produits sur toute la planète – sous la marque Salinerito.
Malgré ce grand développement économique, la ville n’est pas envahie par les camions ou les tracteurs mais garde tout de même un esprit « petit village » niché entre les montagnes.
Nous avons pu observer un bel exemple de développement  rural réussi.

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