Les photos
Samedi 16 décembre : De Temuco à Valparaiso >remontée express du Chili (Merlin)
Aujourd’hui on s’est réveillés à 9 h. Après on a pris le petit déjeuner à l’hôtel. On est allés faire les courses pour le pique-nique du midi, seulement moi et papa. Et on est revenus trempés… Après on est allés à l’aéroport : ce n’est pas facile de monter à 5 dans un taxi. C’est donc le patron de l’hôtel qui nous a fait monter dans sa voiture.
Une fois arrivés à l’aéroport de Temuco notre vol était à 13 h 20 . On a mangé un sandwich . L’avion a décollé et il a atterri à Santiago une bonne heure plus tard. On a pris le bus pour rejoindre le terminal de bus. On a pris le bus pour Valparaiso : une ville au bord de mer où il peut se produire des tremblements de terre…
Quand on est arrivé à l’hôtel, plutôt à l’appartement Airbnb, on a découvert une super vue « de super man » . On a mangé devant ce beau paysage.
Dimanche 17 décembre : Sur les pas de Pablo Neruda (Malo)
Pour notre première journée à Valparaiso, nous avions prévu de visiter la Sebastiana, l’une des trois maisons de Pablo Neruda l’écrivain et poète chilien le plus connu – prix Nobel de littérature.
Après une bonne nuit de sommeil, nous avons fait une bonne séquence d’école avant de manger. Le repas à peine fini, nous avons mis le cap sur la maison de Neruda, en passant devant de jolies peintures murales (Valparaiso est le capitale sud-américaine du street art et des graffitis). Une fois arrivés à la Sebastiana, nous avons pu profiter du superbe point de vue qu’avait l’artiste depuis sa maison sur toute la baie de Valparaiso. Nous avons ensuite commencé la visite de la maison. La visite était très sympa, on a pu voir toutes les collections et les objets de l’artiste. Il y avait même un film qui retraçait sa vie finalement très liée à celle de son pays : il a été candidat à une élection présidentielle et est mort, officiellement d’un cancer mais en fait… empoisonné 15 jours après le coup d’Etat militaire de 1973.
La maison reflétait plutôt bien la philosophie du poète, c’est à dire prendre son temps, observer les paysages…. La visite de la maison et du jardin terminée, nous avons remis le cap vers l’appartement en passant par le musée à ciel ouvert: une grande rue pleine de graffs et de peintures mais rien d’impressionnant par rapport au reste de la ville, lui aussi multicolore grâce à ses peintures. Avant de rentrer, nous avons fait un petit détour par le supermarché où nous avons acheté de quoi manger pour la soirée.
(Après le repas nous avons fait un uno et papa a encore gagné)
Lundi 18 décembre : Devoirs, déjeuner, bus et mauvaise humeur des enfants (Estelle)
Nous voulons profiter d’avoir un petit chez nous pour travailler efficacement cette semaine, et pouvoir accorder aux enfants une semaine de vacances la semaine prochaine. Ils acceptent l’effort et réussissent à être efficaces. Malo et Saïk travaillent d’ailleurs sur les mêmes notions de proportionnalité.
Il est vite 12h30 quand on referme les cahiers : une heure et trente minutes de concentration sur table… c’est beaucoup !!! pour nos enfants plutôt habitués à l’école buissonnière 😉
On décide ensuite de descendre en ville (descendre est bien le terme adéquat) : on profite d’une superbe vue sur la ville… car l’immeuble est adossé au flanc d’une colline. Quand on descend c’est pour de bon, pas question d’avoir oublié une casquette ou une paire de lunettes. La côte qui nous attend au retour nous rappelle les sommets péruviens.
On chemine le long de l’artère qui longe le bord de mer et on rejoint ainsi le port… Cette ville basse est sale et grouillante d’activité humaine. On s’arrête dans le quartier du Mercado central (fermé depuis le dernier gros tremblement de terre de 2011…) dans un resto-cantine où les Chiliens se trouvent en nombre et mangent de grosses quantités. On ne se fait pas avoir et on ne commande que quatre plats pour 5 : l’escalope de poulet de Saïk et Merlin sera finalement bien meilleure que notre merlan frit avec sa peau et ses arrêtes.
On cherche ensuite le petit bus O sensé nous offrir pour un prix dérisoire un trajet sur l’avenue panoramique Alameida. On part en quête d’indications, et deux Chiliens interrogés nous donnent des informations contradictoires mais nous mettent tous deux en garde sur l’insécurité qui règne dans ces petits bus urbains.
On finit par trouver le bus, il passe devant nous, on le hèle et le chauffeur s’arrête. Il est super sympa, prend Merlin à côté de lui et lui demande des cours de français. Ensemble, ils chantent la Marseillaise. Pendant ce temps là, pour quelques centaines de pesos ( 1 euro = 760 pesos chiliens), on découvre la ville depuis la route des cimes. C’est très beau, on apprécierait que le chauffeur roule moins vite pour pouvoir profiter un peu plus du spectacle.
On descend du bus à l’entrée nord de la ville, dans sa partie basse. Sur les trottoirs, des marchands ambulants proposent tout ce qu’il faut pour passer un bon noël : nous ne ferons pas de folies… la mode chilienne n’est pas trop à notre goût.
Les enfants commencent à râler, Yves et moi avons pourtant envie de prolonger la promenade sur les hauteurs de cette ville où s’expriment la créativité des artistes du monde entier. On leur cache donc un peu nos intentions. Quand Malo se rend compte qu’on ne prend pas la route la plus directe pour rentrer chez nous, il n’est pas content du tout et rallie ses frères à sa cause.
Après une petite explication de texte : rentrer à 17h ? OK mais pour faire quoi …. ? en dehors des jeux vidéos…. Ils finissent par apprécier eux aussi la déambulation au milieu de cette galerie à ciel ouvert. Et sont même presque partants pour raccrocher une visite guidée en français croisée sur le chemin ( finalement on décide de garder cette activité pour demain).
Merlin manque de perdre sa cinquième paire de lunettes de soleil : il les retrouve in-extremis dans le bureau de change où nous avons laissé nos derniers pesos argentins.
On rentre dans notre petit chez nous et ce soir encore, on apprécie le coucher de soleil sur Valparaiso.
Mardi 19 décembre : On entre dans l’intimité de Valparaiso (Yves)
Décidément, on ne se lasse pas de la vue de notre Airbnb à Valparaiso. On a souvent changé de « maison », comme disent les gars, depuis notre départ en juillet dernier, mais jamais nous n’avions bénéficié d’un tel panorama de notre fenêtre. Notre appart dispose d’une vue incroyable sur la baie de Valparaiso et depuis que nous sommes là, nous adorons, comme le faisait Pablo Neruda dans sa maison de la Sebastiana (oui, je sais, on se la péte un peu…) débuter et terminer nos journées en regardant l’horizon.
Même si on se doute bien que ce n’est pas comme cela toute l’année, on comprend mieux pourquoi Magellan a qualifié cet océan de Pacifique, lorsqu’il l’a découvert. Depuis trois jours, nous avons l’impression d’avoir un lac devant nous. Une vraie mer d’huile.
Entre le temps scolaire et la préparation du repas, nous en profitons du coup pour étirer notre matinée à la « maison ».
Nous ne sortons qu’en début d’après-midi pour participer à une découverte de Valparaiso en… français !!!!
Depuis cet été, une jeune bande de guides (Valp’otop) proposent, en effet, tous les jours des freetours en français. Et cela marche. Puisque nous sommes une douzaine de francophones, dont beaucoup de voyageurs au long cours, à nous retrouver sur la plaza Sotomayor (rien à voir avec le sauteur en hauteur cubain) sur les coups de 15 h.
Notre guide s’appelle Anouk. C’est une jeune artiste française qui a posé ses valises ici, il y a deux ans. Et elle connaît bien son sujet.
Après une petite balade sur le port, elle nous embarque dans l’ascensor El Peral pour partir à l’assaut des Cerro Alegre et Conception, deux des 45 collines ceinturant la ville.
Même si la montée dure à peine plus d’une minute, il y a comme un côté hors du temps à utiliser cet ascenscor. Il existe une quinzaine d’ascensors à Valparaiso. Construits à la fin du XIXe, ces derniers sont tous classés Monumentos historicos, mais seule la moitié fonctionne encore.
Car Valparaiso ne possède pas seulement un esprit bohème, c’est aussi une immense galerie d’art à ciel ouvert. Ce labyrinthe de ruelles et de paséos est en effet le paradis des peintres et des graffeurs. Même si on se demande parfois comment font ces maisons de tôles pour tenir debout, on en voit de toutes les couleurs. C’est vraiment très joli. Cerise sur le gâteau, les garçons sont plutôt attentifs malgré les 3 h 30 que durent la balade.
Il est vrai que cette dernière ne se limite pas à une simple déambulation dans les rues de Valparaiso. Anouk sait donner du rythme à son free tour en nous livrant ses coups de cœur, ses bons plans, mais aussi en intégrant tout un tas de données politiques et sociétales. Le chapitre consacré à Pinochet et à la dictature captive particulièrement les garçons. Anouk nous explique que le Chili n’a toujours pas soldé les heures troubles de son passé. Et qu’il reste encore beaucoup de partisans de l’ancien dictateur dans le pays. Cela fait froid dans le dos…
Nous terminons notre journée comme nous l’avions commencée. Assis sur notre terrasse à admirer le coucher du soleil en pensant à ces vers de Neruda. « Un point de la planète s’allume minuscule… Surgirent des navires pavoisés beaux comme des colombes de rêve. Valparaíso scintilla dans la nuit de l’univers… »
Chez nous, on a toujours préféré les poètes aux dictateurs…