Un(e) Final(e) à Moscou… la tête dans les étoiles

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Dimanche 15 juillet (Yves)

Il y a un an, nous montions dans le train pour Paris. On était loin de s’imaginer que le temps passerait si vite. Douze mois et 17 pays plus tard, nous voilà de nouveau dans le train. Nous quittons Saint-Petersbourg ce matin pour rejoindre Moscou d’où nous nous envolerons la nuit prochaine pour la France.

On a vécu tellement de belles choses au cours de cette année qu’on devrait être porté par une douce euphorie. Et pourtant, on a un peu de mal à lâcher prise.
Il faut bien vous l’avouer, on est un brin déçu de ne pas être parvenu à trouver des billets pour la finale de la Coupe du monde. Notre vidéo a certes connu un joli succès (plus de 13 000 vues sur Facebook, 3000 sur Twitter), mais malgré un dernier tweet adressé à Emmanuel Macron dans la nuit (on appelle ça jouer le tout pour le tout), elle n’est pas parvenue à nous ouvrir les portes du stade Loujinski.

Il faut croire que la bonne étoile qui nous accompagnait depuis un an a décidé de rentrer en France avec 24 h d’avance. On a vécu tellement de choses incroyables au cours de la dernière année que ce n’est pas bien grave.
Vivre la finale des Bleus de la fan zone à Moscou, tel qu’on l’avait toujours programmé, va déjà constituer une expérience formidable pour notre dernier jour de voyage. On aimerait juste réussir à faire taire cette petite voix qui nous chante que la fin aurait pu être encore plus incroyable. Satanée nature humaine !

Quatre heures plus tard, à notre arrivée à Moscou, nous décidons toutefois de nous offrir un petit crochet jusqu’à la Casa Bleue, située dans les locaux de l’ambassade de France, avant de rejoindre la fan zone. 

Dès que l’on aperçoit un membre de l’ambassade, un salarié de la FFF ou un attroupement de plus de trois personnes, on sort notre plus beau sourire et la question qui va avec :

« Savez-vous s’il est encore possible de trouver… cinq billets côte à côte pour la finale ? ». Mais à chaque fois, c’est la même réponse qui claque. « Combien ??? Cinq places !!! Désolé. Mais ce n’est pas ici que vous trouverez ça. »

Tant pis, au moins on aura essayé jusqu’au bout. A deux heures du match, le moment est venu pour les fans de Bleus de lever le camp. En quittant la Casa Bleue, nous croisons plusieurs supporters en compagnie desquels nous avions partagé l’ivresse de la qualification lors de la demi-finale à Saint-Petersbourg.

« Alors, les Gourm Trotters, on remet ça ce soir ? »

« Ben non, on n’a pas trouvé de places ! « . « Oh non, c’est trop dur. » « Ben ouais, on a les boules. Mais c’est la vie. » (PS : on vous épargne le snif, snif qui suit).

Un peu plus loin, nous tombons sur un groupe de journalistes en pleine discussion. L’un d’entre eux avec qui j’avais échangé dans la semaine me reconnaît et vient me saluer.

« Alors, vous avez trouvé des places ? » 

« Ben non ». (Re-snif). « C’est la vie ». (Re-re snif). « On va voir la finale à la fan zone » (Re-re-re snif). « Ce sera bien aussi » (booouuuhhhh)

« Punaise, c’est pas possible », me dit-il. « Je connais le type en train de fumer là-bas. Il fait partie de la FFF. Je vais aller lui raconter votre histoire. Cela ne peut pas se terminer comme ça… » 

À moins de deux heures du coup d’envoi de la finale, nous sommes touchés par une telle attention, mais nous nous berçons plus d’illusion. Et pourtant…

« Attendez une seconde, je vais voir ce que je peux faire… » lui répond le dirigeant de la FFF, en retournant à l’intérieur de l’ambassade.

Après dix minutes d’attente, ce dernier revient avec une enveloppe dans la main.

« Tenez, c’est pour vous. Il y en a cinq. On vous les offre. Profitez-en. Bonne finale ». 

On doit se pincer pour y croire ! C’est fou. On n’en revient pas. On a envie de rire et de pleurer en même temps. C’est quoi ce truc qui nous tombe dessus ? Notre vidéo aurait-elle atteint sa cible au dernier moment ? On a envie de sauter en l’air. D’embrasser la terre entière. 

Notre bonne étoile ne s’était pas envolée, elle veillait encore sur nous. Elle attendait juste le bon moment pour nous rejoindre. Avant de se poser (pour de bon) sur le maillot de l’équipe de France.

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Il est près de 16 h à Moscou. Le programme de notre dernière soirée de voyage vient soudainement de s’emballer. Au lieu de mettre le cap sur la fan zone, nous allons grossir le flot des supporters français et croates qui chantent dans le métro conduisant au stade Loujinski. Nous sommes en lévitation. Nous n’en redescendrons plus.

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On ne vous raconte pas le match, vous l’avez vu à la télé. Mais la chair de poule au moment de l’entrée des joueurs, la Marseillaise à tue tête, l’hystérie collective à chaque but français, et la remise du trophée à Hugo Lloris sous les trombes d’eau du ciel moscovite, ça, ce sont des moments qui n’appartiennent qu’à nous et qui resteront à jamais gravés dans notre mémoire. Même dans nos rêves les plus fous, nous n’aurions pas pu imaginer un tel feu d’artifice pour clôturer notre voyage.

Au cours de notre année autour du monde, nous avons vécu des expériences incroyables. Et nous avons partagé des moments aussi riches en émotions que la finale de la Coupe du monde (si, si, on vous jure). Mais là, à l’instant présent, il n’y a rien que nous cinq, nos rêves, et nos yeux qui brillent. Quel (le) final (e) en apothéose !

Nous étirons la soirée jusqu’à plus soif dans le stade. Cela tombe bien, il tombe des seaux d’eau dehors et on n’a rien d’autres à faire avant de rejoindre l’aéroport.

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Nous attendons donc que la pluie cesse avant d’aller récupérer nos sacs à la gare et de rejoindre en train l’aéroport. Notre vol n’étant qu’à cinq heures du matin, Merlin trouvera même le temps, malgré l’inconfort des sièges, de piquer un petit roupillon avec la réplique de la Coupe du monde entre les mains. 

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Après une escale à Helsinki au petit matin, nous atterrissons à Paris en fin de matinée. Anne-So, la soeur d’Estelle, qui nous avait accompagnés lors de nos premiers pas aux Etats-Unis est là pour nous accueillir en compagnie de Rémy son compagnon.

Après un an de voyage, 17 pays et des émotions à la pelle nous sommes de retour au pays. On a l’impression d’être parti hier. Et pourtant, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes. On sait désormais qu’il faut toujours croire en ses rêves dans la vie !img_2886

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3 réflexions sur “Un(e) Final(e) à Moscou… la tête dans les étoiles

  1. christine lebargy dit :

    Votre fin de tour de monde est magique, magnifique et irréelle. Quelle belle touche finale, votre émotion devait être au summum 😀. Votre ténacité (peut être accompagnée d’une bonne étoile au dessus de vos têtes) a été récompensée.
    Le retour à la vie quotidienne doit être difficile.
    Christine LEBARGY

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  2. Lise dit :

    Carrément magique! Ça me tire presque une petite larmichette… mais vous l’avez tellement mérité. Les bonnes choses attirent les bonnes choses, les bonnes personnes les bonnes personnes et les bons moments les bons moments.
    MERCI pour cette année dans laquelle vous nous avez embarqués, ce fût un réel plaisir de vous suivre, de vous lire, de partager vos découvertes, vos joie, vos peines…
    On est prêts pour suivre le prochain!!!
    A bientôt pour de vrai
    Bises
    La famille Mingot

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  3. Hélène dit :

    Incroyable ! Je pensais à vous lors de cette finale complètement folle. Incroyable que vous ayez pu y aller, je suis super contente pour vous. C’est un bouquet final digne de votre magnifique périple. A bientôt Estelle pour les séances de marche nordique, bises !

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