Les photos
Mercredi 8 novembre : Passage de frontière et fouilles à répétition (Yves)
Nous reprenons la route ce jeudi matin pour un long périple. Après en avoir discuté entre nous, nous avons en effet décidé de relier Tupiza à Salta sur une seule journée. Personne n’ayant été en mesure de nous dire combien de temps, il nous faudrait pour effectuer ce périple boliviano-argentin, nous avons décidé de mettre tous les atouts de notre côté en réservant un mini van pour rejoindre Villazon, la ville frontière entre les deux pays, située à 1 h 45 au sud de Tupiza.
Après quatre jours sur les pistes poussiéreuses du Sud Lipez, nous apprécions de rouler de nouveau sur une route goudronnée. Même si le nombre de stèles mortuaires installées sur le bord de la route vient très vite nous rappeler que la sécurité routière n’est pas une priorité ici. Depuis notre arrivée à Copacabana, nous n’avons d’ailleurs jamais vu personne boucler sa ceinture de sécurité. Les Boliviens préfèrant, et de loin, baptiser leur voiture à l’achat, et placer ensuite leur vie, entre les mains de la Sainte Vierge.
S’il fallait toutefois juger de la dangerosité d’une route par le nombre de signes de croix réalisés par un chauffeur, celle entre Tupiza et Villazon figurerait tout en haut de la liste. Il ne se passe pas en effet un kilomètre, sans que notre chauffeur ne lâche le volant pour se signer. À la longue, on en finirait presque par flipper. Mais heureusement tout se finit bien et notre chauffeur nous dépose « sain et sauf » à 50 m du poste frontière bolivien.
Nous qui craignions une longue file d’attente, sommes agréablement surpris. Il nous faut à peine plus de dix minutes pour quitter la Bolivie, traverser à pied le pont séparant Villazon à La Quiaca et faire tamponner notre passeport côté argentin. Nous sommes devenus de vrais spécialistes des passages de frontières à pied !
Il n’y a que nos montres qui ne partagent pas tout à fait cet avis.
En sautant la frontière nous avons aussi sauté un fuseau horaire et perdu une heure au passage. Du coup, il presque midi lorsque nous arrivons à la gare routière de La Quiaca. Et Salta n’est encore qu’un petit point à l’horizon…
Heureusement nous dénichons un bus assez vite (vu le nombre de rabatteurs qui nous sont tombés dessus à notre arrivée, ce n’était pas très compliqué…) Mais alors que le vendeur nous a affirmé le contraire, nous découvrons assez vite que ce dernier ne va pas directement à Salta et qu’il va nous falloir changer de bus en cours de route à San Salvador de Jujuy.
Qu’importe, notre second bus étant programmé à 18 h 30 nous disposons de 5 h devant nous pour avaler les 290 kilomètres séparant La Quiaca à Jujuy.
Mais après une heure de trajet, premier contre-temps. Notre bus est arrêté par la douane. Nous devons tous descendre du bus. Et la soute à bagages est vidée de fond en comble !
Notre voisin nous explique qu’il y a beaucoup de trafics entre la Bolivie et l’Argentine, à commencer par la drogue, et que les contrôles sont fréquents.
Après 45 minutes d’arrêt et un contrôle succinct de nos identités et de nos sacs nous sommes finalement autorisés à reprendre la route.
Le nord de l’Argentine ressemble beaucoup au Sud de la Bolivie. Nous cheminons au milieu des formations rocheuses de toutes les couleurs. Les passages sont superbes. Nous apercevons même une montagne colorée comme celle que nous avons escaladée au Pérou. Mais nous sommes une nouvelle fois interrompus dans notre contemplation par un nouveau contrôle douanier.
Bis repetita, comme une heure plus tôt, le bus est vidé de fond en comble. Et les sacs fouillés un à un. Cette fois, les douaniers semblent bien plus pointilleux et le contrôle tend à s’éterniser. Certains passagers argentins sont même conduits au poste avec leurs sacs.
Nous qui croyions avoir du temps devant nous pour attraper notre bus de 18 h 30 voyons les aiguilles défiler dangereusement. Heureusement, après 1 h 30 de pause, nous sommes finalement autorisés à reprendre la route. Il était temps, car il est 18 h 15 passées lorsque notre bus arrive à la gare routière de Jujuy. Nous qui croyions avoir de la marge, nous avons juste le temps de sauter dans le bus pour Salta.
Heureusement, la fin du voyage est bien plus tranquille. Non seulement, le réseau routier ne cesse de s’améliorer au fil des kilomètres, mais le trajet passe d’autant plus vite que le film projeté dans le bus est un film français avec José Garcia et André Dussolier dans les rôles principaux. Il y a un côté marrant à les entendre causer en espagnol. Et comme le scénario n’est pas très compliqué (un régulateur de vitesse qui se bloque à 180 km/h sur une voiture), on ne rate pas grand chose du film.
Il est finalement près de 21 h 15 lorsque nous arrivons à Salta après plus de douze heures de bus. Nous sommes tous bien lessivés par notre voyage. Mais nous ne sommes pourtant pas au bout de nos surprises. En arrivant à l’auberge de jeunesse que nous avons réservée, le gérant nous informe qu’il a pataté dans ses réservations et qu’il n’a
n’a pas de chambre pour nous. Mais pour se faire excuser, ce dernier décide de nous offrir la nuit dans un autre hôtel plus luxueux qu’il possède à quelques pâtés de maison de là. On n’a pas à le regretter. L’hôtel est effectivement très classe. Après un aussi long périple, c’est un plaisir qui ne se refuse pas. La nuit sera (très) bonne. C’est une certitude.
Jeudi 9 novembre : Salta … entre prévisions et découverte (Estelle)

On a beaucoup apprécié le moelleux de nos grands lits, le calme de l’hôtel. Même si on dort généralement bien partout, les très rares fois où comme cette nuit nous avons bénéficié d’une nuit grande classe sont de qualité supérieure.
Les enfants sont donc disposés à une bonne séance de travail. On remet ensuite nos maisons sur nos dos pour rejoindre l’auberge de jeunesse qui nous attend pour la nuit prochaine.
Nous partons à la recherche d’une agence de voyage en ville pour essayer de caler la suite notre voyage : l’Argentine est un pays immense. Nous sommes au nord ouest, on voudrait découvrir Iguazu au Nord-Est > on nous prévoit 26 heures de bus. Nous sommes ensuite attendus à Buenos Aires par les cousins > encore 24 heures de bus… et nous aimerions ensuite découvrir le sud.
Après quelques tergiversations et de nombreux calculs qui nous occupent une bonne partie de la journée, on décide de s’offrir deux vols : un pour Iguazu dimanche; et le suivant pour Buenos Aires mardi après-midi.
Nous profitons de la fin de la journée pour découvrir la belle Salta à la tombée du jour. C’est une très belle cité coloniale, les enfants nous font cependant remarquer que ce n’est pas la première cité de ce type qu’on visite.
Une grosse averse nous oblige à rentrer bien vite et nous terminons la journée avec Jérémy, un Suisse avec qui nous parlons fromages.
Vendredi 10 novembre : En voiture vers Cafayate (Saïk)
Pour commencer la journée nous avons pris le petit déj avant de louer une Chevrolet pour aller à Cafayate.
Nous avons commencé la route qui n’était pas très interessante pour quitter Salta. Les sorties de ville c’est plutôt moche. On s’est arrêté pour manger des sandwiches au salami au bord de la route. Il faisait très chaud.
On était parti sous la pluie avec des pantalons. On a troqué les pantalons contre des shorts et le Kway contre une casquette.
Après la route est devenue magnifique. Nous avons parcouru 345 km digne du grand ouest américain : nous avons fait des pauses pour voir un ampithéâtre naturel, la gorge du diable, des rochers représentant un château, un drapeau, un curé…et énormément d’autres formations rocheuses gigantesques mais aussi beaucoup de couleurs. Toutes ces merveilles appartiennent à la Quebrada de las Conchas.
Au bout d’un moment, on s’est arrêtés pour acheter de l’eau et Merlin a nourri un lama. Il y avait aussi un perroquet qui répétait tout.
Une fois à Cafayate, nous avons mangé une glace et visité la ville avant de dîner.
Samedi 11 novembre : Une pause à Cafayate… et une soirée amicale (Estelle)
Quel bonheur de se réveiller après une nuit paisible, au son des oiseaux exotiques et frôlés par la chaude brise du nord argentin.
Je file acheter du pain frais pour le petit déjeuner. Tout le monde dort encore.
À mon retour, les enfants sont debout et m’attendent ou plutôt attendent le pain… le pot de Dulce de leche à la main.
Rassasiés, ils sont prêts pour une bonne matinée de travail.
À 13h30, on file déjeuner à La casa de las empanadas : un régal … rien à voir avec les brioches sèches fourrées au poulet que nous avions découvert auparavant en Equateur et Bolivie.
On pensait arriver en fin de service au resto… mais on est seuls> la première table de la journée ! Les autres convives arriveront à 14 h. L’organisation des journées argentines ressemble à celles de l’Espagne en été.
On décide de s’accorder un après midi tranquille et gustatif avec la visite d’une Bodega.
Le vignoble est splendide et le domaine très agréable… On patiente avec plaisir, léchés par les rayons du soleil, sur la terrasse de la Bodega. La visite du chais est assez expéditive : « vous êtes français et vous connaissez donc le vin ! « …
La dégustation est agréable… le vin est bon, surtout le vin blanc fruité : Torones – la spécialité de Cafayate. On s’offre une bouteille en prévision de l’apéro du soir.
Sur le chemin de La Bodega, nous avions repéré un site d’observation de dessins rupestres. Les enfants ne sont pas ravis mais nous décidons quand même de nous arrêter. Nous avons droit à une visite guidée de ce site privé et sacré de la communauté Diaguita. Notre guide de 23 ans grimpe comme les cabris gardés par ses frères sur les falaises abruptes. Sa chique de coca coincée dans sa joue, il a à cœur de nous montrer les dessins de ses ancêtres et de nous expliquer son mode de vie.
Les enfants écoutent avec attention… mais à l’issue de la visite, ils nous pressent de rentrer… pour jouer aux jeux vidéo.
On dit ok pour regagner la maison mais non pour les jeux vidéo. Ca grogne… On s’éclipse avec Yves pour s’offrir une bière ( ici on ne vend que des bouteilles d’un litre)
Quand on revient une petite heure plus tard, ils sont sagement occupés à dessiner. Ils nous épatent par leur comportement > on pourra s’éclipser plus souvent.

C’est l’heure de l’apéro… mais on a déjà bu un litre de bière > pas très envie du coup d’une bouteille à deux, remember le vin blanc acheté dans l’après-midi.
On propose à nos charmants hôtes de partager la bouteille avec nous. Ils acceptent volontiers… finiront par sortir eux aussi une bouteille. Malo préparera un plat de pâtes et Juan et Daniella irons chercher de délicieux empanadas.
Nous passons une super soirée improvisée, à parler de tout … de l’Argentine de la France, d’histoire des enfants, de religion.
On part se coucher vers minuit ravis de cette belle rencontre.
Nos hôtes Juan et Daniela, à propos de l’instabilité économique de l’Argentine :
« On a un toit et à manger tous les jours. On a de la chance ! «
Dimanche 12 novembre : On met le cap à l’est (Estelle)
Nous quittons Cafayate… on serait bien restés quelques jours de plus, tellement la vie est douce ici… mais nous devons rendre la voiture à 13h à Salta et prendre un avion dans la foulée pour Iguazu.
On retraverse la Quebrada de las Conchas dans le sens inverse. On reste émerveillés.
On rejoint l’aéroport de Salta.
Merlin affamé nous livre la confidence suivante en avalant un vulgaire sandwich d’aéroport… très cher :
« Je vis un très grand moment : je mange du jambon – mon plat préféré, dans un aéroport – tout près de la tour de contrôle. L’endroit où j’aimerais travailler quand je serai grand. »
Les plaisirs ! Ça reste très personnel.
On s’envole pour Iguazu à 16h30 et à 18h, on pose les pieds sur le sol d’Iguazu. Yves nous fait remarquer que si nous avions pris le bus, on serait tout juste sorti de Salta.
On ne regrette pas notre investissement, d’autant qu’à l’arrivée à Iguazu, nous avons eu droit à un survol des chutes. C’était juste magnifique et incroyable de survoler ces merveilles comme à bord d’un petit avion de tourisme (ça nous a rappelé le survol de lignes de Nasca au Pérou).
La chaleur nous saisit en descendant de l’avion. On rejoint l’hôtel, un peu isolé du centre ville très touristique. Cela nous coûte cher en taxi .. mais l’hôtel est plutôt bon marché et on apprécie cette pause jungle… Les moustiques nous apprécient également.
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Me voici, me voilà de nouveau prête à vous suivre plus sérieusement .
Je continue à vous envier pour toutes ces merveilleuses découvertes des pays avec leurs paysages, leurs coutumes etc…
A bientôt de vous lire en l’attente mille gros bisous de Bretagne ou il fait frais.
Nicole.
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