La Nouvelle Zélande par la face sud

Les Photos

Mardi 2 janvier : Où est passée cette journée ? (Estelle)

Nous n’aurons vu officiellement de cette journée que quelques minutes. Nous avons dit bye bye à Santiago le 2 janvier à 0 h 30. Lorsque nous avons voulu remettre nos montres à l’heure douze heures plus tard à notre arrivée à Auckland, le 3 janvier pointait déjà le bout de son nez. La journée du 2 s’était volatilisée au dessus de l’Océan Pacifique. Une sensation étrange…

Mercredi 3 janvier : De Auckland  à Akaroa en passant par Christchurch : une longue journée (Estelle et Saik)

IMG_2870 Il est 5h30, heure locale quand nous atterrissons à Auckland…Le voyage s’est bien passé : Merlin a dormi comme un bébé allongé sur moi et sur le monsieur qui était dans la même rangée que nous :/
On passe la douane assez facilement… on rejoint le terminal national… il est 7h 30. Notre avion pour Christchurch est programmé à 11h30. Nouvelle attente donc…

Sasa prend le relais pour la suite de la journée : Pour commencer la journée nous sommes arrivés à Auckland puis on s’est dirigés vers l’aéroport national. Nous avons marché 5 minutes pour y arriver après on est allés voir si notre vol n’avait pas été retardé. Non, très bien, du coup on va manger un petit granola.
Une fois qu’on a terminé de manger on voit que notre vol est retardé de 20 minutes . Puis on rentre dans un magasin où Merlin a eu un avion et Malo un magazine. Moi on m’a proposé mais rien ne me faisait envie. Après on a attendu 3h30 minutes avant d’aller s’enregistrer et donner nos valises.
On est monté dans l’avion mais la porte ne fermait plus… du coup on a décollé avec 1h30 de retard. On commençait à avoir peur de rater l’heure pour retirer notre camping car.
Une fois arrivés, Maman a appelé puis une navette est venue nous chercher. On a pris notre camping car.

Un gentil monsieur qui finissait son séjour est venu nous donner ses restes de nourriture qui nous ont d’ailleurs bien servis.

Estelle reprend la main : Et c’est parti… pour un périple de 3 semaines et demie en nomadisme. La prise en main du camping-car se passe bien : il fait quand même 7,2 mètres de long.
On fait un premier stop 500 mètres après le garage pour faire le plein du frigo. Malo et Merlin restent à bord… et s’approprient les lieux. Ils vident leur sacs à dos… comme s’ils étaient dans leur chambre. Euh… Comment dire ???? En découvrant leur déploiement, j’hésite entre crise de rire et crise de nerf…. Ohé, les gars vous n’êtes pas seuls à bord. Pas facile à admettre quand on n’a pas dormi depuis 30 heures.

On décide donc de mettre le cap vers la campagne- et plus précisément Akaroa… petite cité balnéaire au bout de la péninsule de Bank à 2h de route de Christchurch.
Merlin s’endort très vite affalé sur la banquette arrière. La route n’est pas très agréable : ça remue et ça tourne beaucoup. Que de bruits de casseroles… On se rend compte qu’un tiroir du van ne se bloque pas, il ne fait que s’ouvrir et se fermer dans un brouhaha assourdissant.
Malo et Saïk gémissent : ils ont très faim… Malo n’en peut plus : il avale un paquet de bonbons, son frère s’endort.

Après deux bonnes heures et beaucoup de virages, on arrive enfin à Akaroa : le camping gratuit repéré est en fait un parking déjà très bondé : ce n’était pas l’idée qu’on se faisait du nomadisme en NZ.
On décide donc de filer un peu plus loin : en fait de revenir sur nos pas pour trouver un petit coin tranquille où nous arrêter pour la nuit .

Question : avons-nous le droit de faire du camping sauvage ???? On ne se pose pas la question très longtemps car on est crevés. On trouve un petit coin tranquille au bord d’un petit embarcadère : il y a pourtant un beau panneau « No Camping » mais on tente le coup quand même.
On dîne tranquille, on commence à déplier les lits ( une grande aventure pour la première fois) … quand un très sympathique local vient nous rappeler que nous ne pouvons pas camper ici. On lui rend notre plus beau sourir, nos plus plates excuses et on remballe tout.
Merlin et Sasa grimpent dans leur lit, au dessus de la cabine de pilotage et s’endorment.
On pose notre camion un peu plus loin de la mer, à 500 m sur les hauteurs.
On finit de déployer les lits et on s’endort nous aussi assez vite : la fatigue l’emporte sur l’angoisse de se faire une nouvelle fois déloger.

Nous nous réveillerons le lendemain, un peu moins près de la mer… sur une petite colline… dans un petit coin tranquille où personne ne sera venu nous déranger.

Jeudi 4 janvier : Une petite ambiance française à Akaroa (Yves)

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On apprend à tout âge.
Enseignement n°1 : on peut bien dormir, voire très bien dormir, au bord d’une route. Enseignement n°2 : la vie en camping car doit être très agréable une fois que l’on maîtrise parfaitement tous les codes de la vie à bord. Pour l’instant, il faut bien l’avouer, c’est un peu l’anarchie. Il y a des coussins dans tous les sens, deux tables dans le cockpit, et une chatte ne retrouverait sans doute pas ses petits dans ce bazar. Ce qui ne nous empêche pas de savourer notre premier petit déjeuner de camping caristes. Le cadre n’est pas exceptionnel, mais quand on lève la tête on aperçoit déjà la mer à l’horizon. C’est plutôt un bon départ pour des débutants.

Nous avons en effet dormi sur les hauteurs d’Akaroa, tout au bout de la péninsule de Banks.

Et nous ne regrettons vraiment pas, malgré la fatigue et la difficulté à trouver une place hier soir, d’avoir poussé jusqu’à la Riviera du Canterbury comme disent les habitants de Christchurch. Le village invite vraiment à la détente. Et surprise, c’est un petit coin de France à l’autre bout du monde. Ici le drapeau tricolore flotte fièrement à côté du drapeau néo-zélandais et une rue sur deux porte un nom français. Il y a même une boulangerie qui vend des baguettes au milieu du village ! Oh my god !!!!! Aurions-nous été transportés dans la 4e dimension pendant la nuit ???

Non, en fait, il y a une explication à cela. Il s’en est fallu d’un rien en effet pour que la péninsule de Banks ne devienne un territoire français. Port baleinier dans les années 1830, Akaroa donna l’idée à un certain capitaine Langlois d’acheter la péninsule aux Maoris pour y établir une colonie française. Reparti en France pour réunir fonds et colons, il se fit doubler dans l’intervalle par les Britanniques qui signèrent le traité de Waitangi avec les Maoris. Ce qui contraint finalement les colons français à s’installer sous l’Union Jack à leur arrivée. À quoi tient l’histoire, finalement… Pour un peu, on aurait pu parler français, ici. Ce qui nous aurait bien arrangé, soit dit en passant. Car après quatre mois à causer en espagnol, nos cerveaux ont un peu de mal à se synchroniser en ce mercredi matin.

« Donde is the supermarket, por favor ? »

On n’est peut-être pas dans la quatrième dimension, mais à en juger par la moue dubitative de la boulangère, on a quand même l’air de débarquer de la planète mars…

Après une matinée à déambuler le long du front de mer à Akaroa, c’est presqu’à regret que nous reprenons la route peu avant midi. Nous avons prévu de passer notre deuxième nuit à Kaikoura, une jolie petite cité côtière lovée près de la péninsule du même nom, située à 200 km plus au nord.

Il faut bien l’avouer, nous naviguons un peu à vue en ces premières heures néo-zélandaises. Notre périple sud américain ne nous a guère laissé le temps d’approfondir le sujet et nous avons donc esquissé les premiers jours de notre périple au pays des Maoris en suivant les principaux spots conseillés par le Lonely Planet.

Et Kaikoura est l’un d’entre eux. À en croire le Lonely, peu de lieux, peuvent se targuer d’accueillir une si grande variété d’animaux facilement observables. Il y a non seulement des baleines, mais il serait en plus possible de nager en compagnie des dauphins !!!!  Il n’en fallait pas plus pour nous amadouer. Au diable le jet lag et les routes escarpées du Canterbury. Cap sur Kaikoura !

C’est sous un ciel menaçant que nous arrivons là-bas en fin d’après-midi. Première priorité avant d’aller voir les dauphins : trouver un point de vidange pour notre camping car !

Dans un monde idéal, nous maîtriserions cet exercice sur le bout des doigts. Il y a trois, quatre ans d’ailleurs, lorsque nous avions évoqué l’hypothèse d’un road trip en van en NZ, nous nous étions jurés de tester la vie en camping car pendant au moins une semaine au cours de l’année précédente histoire de ne pas débarquer les deux pieds dans le même sabot. Mais l’année précédente a filé à la vitesse d’un cheval au galop. Et nous avons donc toujours les deux pieds dans le même sabot…

Heureusement, il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour vidanger un camping car (c’est un king de la bricole qui vous le dit !). En vingt minutes, nous avons bouclé l’opération et c’est avec le sentiment du devoir accompli et le torse presque bombé que nous mettons le cap sur l’office de tourisme peu avant 18 h.

Il était moins une. Ce dernier est sur le point de fermer ses portes. On ne vit plus au rythme sud-américain et la personne de permanence nous le fait vite savoir en ramassant ses affaires pendant que nous efforçons de lui expliquer en Espaglais (à moins que ce ne soit en Anpagnol) pourquoi nous sommes venus jusqu’à Kaikoura. Réponse de l’intéressée. « Ne vous enflammez pas, de toute façon il y a une tempête qui arrive. La mer risque d’être déchaînée et il ne sera donc pas possible d’aller nager avec les dauphins. Revenez demain matin, on y verra plus clair. En attendant, je suis désolée mais je vais devoir fermer ».

C’est un peu dépités que nous retournons à notre camping car. Il nous a peut-être fallu que 24 h pour devenir des pros de la vidange, mais au rythme où c’est parti, nous allons sans doute quitter Kaikoura sans avoir entraperçu le moindre animal marin. Ainsi va la vie…

Vendredi 5 : Journée pluvieuse de Kaikoura à Timaru (Saik)

Pour commencer la journée, nous avons eu droit à l’averse de pluie. Nous avons quitté le camping à 10 h (l’heure à laquelle il faut déguerpir en NZ) pour aller nous garer un peu plus loin sur un parking face à l’océan. Il y avait de très grosses vagues. Nous avons fait un peu d’école – c’était dur de s’y remettre après une semaine de vacances – avant de retourner observer ces vagues géantes.
On a déjeuné puis et on a pris la route de Christchurch car aucune amélioration météo n’était prévu sur Kaikoura. Tant pis pour les dauphins et les baleines : ils ne nous verront pas 😉
A cause des pluies de la nuit, la route qui longeait la côte qui est aussi la plus rapide était fermée. On a dû passer par la route sur les sommets. Nous avons roulé 3h30 et avons fait une pause goûter-maté ( des restes de l’Argentine) au bord de la route. Ce maté c’était en fait un teréré – un maté froid avec du jus de fruit. J’adore.

Il pleuvait toujours, les parents ont donc décidé de ne pas s’arrêter à Christchurch – tant pis on ne verra pas cette ville ravagée par un séisme en 2011… et reconstruite provisoirement dans des conteneurs. On file plus au sud. On arrive à Timaru où l’on trouve notre premier free camping > très bien au bord d’une plage où viennent nicher des pingouins le soir. Très fatigués et un peu frileux face au temps humide, on loupera les pingouins.

Samedi 6 : Descente le long de la côte est (Estelle)

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Nous avons dormi comme des bébés sur ce parking réservé aux camping cars. Malgré la proximité des différents vans, l’endroit est très calme et les campeurs très discrets. Après une petite pause à la station vide-pipi, nous prenons la direction du Sud. Notre route passe au pied de la plage des Boulders de Moeraki. Des rochers sphériques posés sur une immense plage de sable. Le spectacle de loin nous laisse un peu sur note faim… mais plus on s’approche plus les boules qui semblent tombées du ciel nous fascinent. Leurs formes sont impeccablement sphériques, leur surface semble dessinée. On y soupçonne un travail humain : mais il n’en est rien. Ces sphères mélanges de différents minéraux fascinent petits et grands. On dirait des petits pains qui sortent du four du boulanger !
On pousse ensuite jusqu’au village voisin de Moeraki pour un déjeuner rapide au pied du camping-car. Ce petit village est un petit paradis. La mer y est d’un bleu vertigineux, les phoques y sont rois. Ça sent d’ailleurs très fort le phoque : avant même de les apercevoir nous les sentons.

Une douceur de vivre règne ici et nous envahit…
Il faut pourtant bouger pour rejoindre notre point de chute du soir : Yves nous a repéré un autre petit camp gratuit à Waikouati.
Où allons nous atterrir ? Cette fois encore, nous avons droit à une bonne surprise : le camp est au bord de la mer et possède des sanitaires bien propres.
On s’offre une balade sur la plage, nos apprentis surfeurs rêvent des vagues qui déferlent sous leurs yeux (ça semble quand même très costaud !)… et après un petit repas au chaud dans le van (car il fait froid ce soir) et quelques parties de Uno…. on file se mettre au chaud sous nos couettes.

Dimanche 7 janvier : Dunedin et la presqu’île de Otago (Estelle)

IMG_3032Nous n’avons qu’une cinquantaine de kilomètres à faire pour rejoindre Dunedin. Heureusement car on s’est laissés emporter par nos profonds sommeils … nous n’avons pas entendu nos voisins décoller… et il est prêt de 10 heures quand on ouvre les yeux.
On file sur Dunedin, on s’arrête réserver un vrai camping (en évitant de préciser qu’on est 5 > ce qui double le prix d’accès)… et on met le cap sur la presqu’ïle d’Otago : une jolie péninsule qui n’est pas sans nous rappeler par moments notre chère Bretagne.
Le paysage est splendide, nous l’admirons du van car il n’y a pas trop de possibilités d’arrêter notre gros camion sur le bord de la route. Nous filons jusqu’au bout de la péninsule où se trouve un centre de protection des albatros. Nous nos offrons la visite du centre et du fort militaire attenant. Ce fort caché sous terre était sensé protéger la NZ d’une éventuelle attaque russe au 19e siècle. Construit entre 1880 et 1920, il abritait une série de canons – dont un «  le canon de Armstrong » qui s’élevait et disparaissait aussi vite sous terre. La mécanique est remarquable. Ce canon n’a par contre, mais bien heureusement, jamais servi si ce n’est pour des essais à blanc.
On repart ensuite en sens inverse, on est encore une fois subjugués par la beauté du paysage et on rejoint le camping : séance douche, lessive, recharge des batteries Je ne suis pas super fière : il me semble qu’autour de nous, il n’ya que des petits vans… Allons-nous être démasqués ; nous qui n’avons payé que pour deux personnes …!!!!! Les gros vans familiaux semblent dans une autre rangée que celle qui nous a été attribuée… On nous laissera finalement tranquilles.
On finit la journée par une balade nocturne sur la plage attenante.
Là encore la force des vagues nous fascine. Les enfants, pourtant fraîchement lavés, s’adonnent à une séance de descente de dunes… ça rigole à gorge déployée. Ça vaut tous les manèges du Monde.

Lundi 8 janvier : En route pour Te Anau (Merlin)

Aujourd’hui on s’est réveillés à 8h. On a pris le petit-déjeuner. On a quitté Dunedin pour aller à Te Anau. On a fait des courses chez New World, un magasin où on a acheté plein de choses pour 3 ou 4 jours.
On a repris la route. On s’est arrêté manger, on a construit un radeau avec Malo et Saïk et on a encore roulé. Arrivés à Te Anau, moi et mes frères nous nous sommes baignés pendant que Papa et Maman étaient partis chercher des billets pour faire une croiséière demain sur le Milford Sound.
On a ensuite fait de la tyrolienne. Au camping, on s’est fait des copains français. Deux familles de Toulon partis pour 6 mois de voyage. Ils rentrent bientôt en France (coucou la famille Vibert 🙂

Mardi 9 janvier : Incursion féérique à Milford Sound (Yves)

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Il existe au sud ouest de la Nouvelle Zélande une région sauvage et spectaculaire, la plus vaste et la plus impénétrable du pays, baptisée Fiordland. Montagneuse, escarpée et densément boisée, cette féerie de la nature est entaillée de nombreux fjords profonds qui s’avancent dans les terres, tels des doigts crochus, depuis la mer de Tasman.

Le plus emblématique d’entre eux est le Milford Sound, un incroyable univers minéral et végétal où les cascades fleurissent au rythme des averses, et où les arbres entremêlent leurs racines pour mieux résister au temps qui passe.

Notre croisière dans le fjord n’étant programmée qu’en fin d’après-midi, nous nous sommes donnés la journée pour effectuer les 150 kilomètres de route qui séparent Te Anau de Milford Sound. De quoi nous imprégner pleinement de la magie des lieux.

Nous nous arrêtons une première fois après une cinquantaine de kilomètres dans un endroit baptisé Mirror Lakes. Le nom résume à lui seul le côté féerique des lieux. Ici, les montagnes se reflètent comme par magie dans les eaux transparentes d’un lac. Nous tentons l’expérience en prenant une photo du lac et en la retournant sur notre appareil. On a l’impression d’avoir les montagnes face à nous. Y’a un truc aurait dit Garcimore, le magicien de mon enfance  !!!!

Puis nous reprenons la route jusqu’à un autre lieu baptisé Cascade Creek. Cela fait pas mal de temps que l’on n’a pas randonné tous ensemble et nous profitons du temps dont nous disposons devant nous pour nous enfoncer pendant une petite heure dans une forêt qui aurait pu servir de cadre au tournage du Seigneur des anneaux.

Après une pause pique-nique à la porte de la forêt, nous remontons dans notre camping car. La route qui conduit à Milford Sound est un spectacle à elle toute seule. Avant d’entamer notre descente vers le fjord, il nous faut en effet slalomer entre des montagnes toutes plus verdoyantes les unes que les autres, traverser un tunnel d’1,2 km creusé dans la roche puis franchir un pont suspendu. Entre temps, nous avons même pris le temps de nous arrêter à The Chasm : une superbe cascade où la puissance de l’eau a transformé la roche en une œuvre d’art gigantesque.

Le Milford Sound est en effet un des endroits les plus humides au monde. Il tombe plus de 6000 mm d’eau par eau (Lanildut, c’est le Sahel à côté…) et sans surprise, c’est sous la pluie que nous embarquons pour notre croisière dans le fjord.

Une légende maorie raconte que le dieu Tu-Te-Raki-Whanoa a taillé la côte et les fjords avec sa hâche et que le Milford Sound est son chef d’œuvre.

Notre bateau slalome entre les nuages dans un incroyable univers minéral et végétal illuminé par des dizaines de cascades. Étant donné l’absence de sol sur les pentes du fjord, les arbres entremêlent leurs racines pour s’accrocher aux parois rocheuses et ce sont les lichens et les mousses qui leur servent de substrat. Du coup, compte tenu de l’importance des précipitations des « avalanches d’arbres » ont régulièrement lieu dans le fjord. Nous n’auront pas la chance d’en voir une, mais le spectacle reste quand même à couper le souffle. Comme il a beaucoup plu au cours des dernières heures des dizaines de cascades ont fleuri sur les flancs du fjord où on en dénombre logiquement que deux à longueur d’année.

Saïk et Merlin ont même droit à une douche gratuite lorsque notre bateau s’aventure sous l’une d’entre elle. Éclat de rire général. Le skipper, qui selon Malo « a une tête à jouer un rôle de méchant dans Fantomas » , aurait-il remarqué que nos loulous ont pris quelques libertés avec l’hygiène depuis que nous voyageons en camping car ? Sait-on jamais…

Un bonheur ne venant jamais seul nous avons la chance de croiser quelques minutes plus tard une colonie de grands dauphins sur notre route. Ils sont une soixantaine à vivre dans le fjord à longueur d’année. Et c’est notre jour de chance, une quinzaine d’entr’eux on décidé de venir jouer avec nous. On comprend mieux désormais pourquoi l’écrivain Rudyard Kipling avait hissé ce lieu magique au rang de huitième merveille du monde…

C’est les yeux pétillants et sous un rayon de soleil que nous rejoignons le port en début de soirée. Cela tombe bien car la journée n’est pas finie. Nous avons en effet prévu de dormir aux portes de Queenstown afin d’optimiser notre journée ainsi que notre temps scolaire du lendemain. Il faut non seulement refaire les 150 km jusqu’à Te Anau dans l’autre sens (les paysages sont toujours aussi beaux), mais rajouter ensuite deux bonnes heures de route. Du coup, il est plus de 23 h lorsque nous posons notre « 38 tonnes » dans un espace de camping sauvage située au bord du lac Wakatipu. Visiblement, on n’est pas les seuls à avoir eux la même idée. Mais malgré la nuit noire, le cadre a l’air plutôt sympa. Et après la journée bien remplie que l’on vient de vivre, pas besoin de faire appel à Garcimore pour que le marchand de sable vienne nous chercher. Un claquement de doigts et tout le monde dort déjà. La vie en Nouvelle Zélande a des côtés magiques par moments…

Mercredi 10 janvier : Découverte de Queenstown (Merlin)

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Aujourd’hui, on s’est réveillés à 10h. C’était moi le premier debout. Je ne savais pas où j’étais parce qu’hier soir je dormais quand nous sommes arrivés.
Nous sommes au bord du lac Wakatipu. Nous avons pris le petit déj’ dans ce décor magnifique. Nous avons fait les leçons pendant une heure et puis j’ai joué sur le bord du lac avec mes frères. On a essayé de mettre notre radeau à l’eau.
Après le déjeuner, on a repris la route pour Queenstown. C’est une belle petite ville où il y a beaucoup d’activités fun. On a d’ailleurs réservé pour demain un saut à l’élastique pour Malo.
On a vu des requins sous-marins- comme celui du professeur Tournesol. On s’est offert une glace (8/10 au glaciomètre) et nous avons discuté longtemps avec un couple de français de Saint-Etienne. André, le monsieur, m’a même promis de m’accueillir pour un match de foot à Saint-Etienne car j’avais bien répondu à une de ses questions.

On a ensuite repris la route pour une nouvelle petite aire de camping super tranquille au bord du lac : nous y avons rencontré Caroline et Jessy et je me suis éclaté à patauger.

Jeudi 11 janvier : Big Day à Queenstown (Malo)

Aujourd’hui c’est journée sport(s) extrême(s)!!

C’est sur le même paysage que sur lequel nous nous étions couchés la veille que nous nous sommes réveillés ce matin, toujours aussi impressionnés. Le programme de la journée étant bien rempli, nous n’avons pas tardé, après le petit déjeuner à nous mettre en route vers Queenstown. J’attendais cette journée avec impatience depuis longtemps: Aujourd’hui j’allais sauter à l’élastique, à Queenstown, la capitale mondiale des sports extrêmes. Pour me féliciter de mon brevet, obtenu avec la mention TB (il faut le souligner!) papa et maman m’ont offert ce cadeau superbe. En plus du saut à l’élastique, le Père Noël, nous a offert, cette fois-ci à tous les cinq, des descentes de luges à roulettes … de quoi bien nous éclater toute la journée.

Après avoir garé notre camion 38t dans les rues de Queenstown, non sans difficultés, non avons pris le téléphérique pour monter à la Skyline Gondola, là où sont situés le saut à l’élastique et la descente de luge. Nous avons commencé par 2 descentes, pour prendre nos marques sur le circuit. Petit à petit, le temps avançait et on se rapprochait de 14 h, l’heure du grand saut. Franchement je n’ai pas hésité 5 secondes, j’ai sauté. J’ai pas vraiment senti de sensations particulières, à part tomber dans le vide… Je suis hyper fier de l’avoir fait.

Une fois remis de nos émotions, nous avons mangé et sommes retournés sur la piste de luge, cette fois bien plus sûrs de nous et nous avons pris un plaisir immense à finir la journée par une course entre nous cinq. Tristes de partir de cet endroit génial, nous avons repris le téléphérique et avons quitté Queenstown dans la soirée et avons trouvé un bon endroit pour dormir, encore une fois auprès d’un lac.

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Vendredi 12 janvier : Journée de route jusqu’à Wanaka > baignade et burgers (Estelle)

Nous avons passé la nuit au bord d’un petit lac, le décor était moins sauvage qu’hier mais l’endroit était calme et tranquille. Toujours cette grande discrétion des campeurs.
Après une petite heure de travail, on reprend la route direction Wanaka, on s’enfonce entre les montagnes en remontant vers le nord. Yves nous oblige à une pause après 30 minutes de route, il trouve le décor splendide : des collines  disposées ça et là sur toute la ligne d’horizon. Avec les enfants nous reconnaissons que c’est joli mais nous ne sommes pas autant emballés que lui. La faute certainement aux quelques constructions humaines qui viennent entacher le point de vue.
On reprend notre chemin avant un nouveau stop devant un spectacle assez inattendu : au milieu d’une clairière : des centaines de soutien-gorges accrochés à une clôture… Une réalisation artistique et marketing pour mettre en avant la lutte contre le cancer du sein. Originale comme opération et coup réussi : tous les touristes s’arrêtent.
On arrive à Wanaka, au bord du lac du même nom en début d’après-midi. On s’offre un burger (pour les enfants) et un Fish’n chips (pour les parents) sur la rive du lac. Et on profite de cette petite station balnéaire pour faire quelques achats : un nouveau boitier de GoPro pour Saïk (le précédent s’est rompu sur le Milford Sound et il s’en ait fallu de peu pour que la GoPro ne finisse au fond du fjord), un ballon de foot (le 4e du voyage) et des commissions alimentaires en vue des prochains jours.
Les enfants s’offrent un bain dans les eaux bleues mais froides du lac. Ils aperçoivent au loin des tritathlètes en plein entraînement pour la compétition qui aura lieu ici même demain.
Voir ces athlètes s’entraîner, c’est l’occasion pour nous d’évoquer nos envies respectives de reprendre nos activités sportives. Une bonne occasion d’envisager sereinement le retour à notre vie de sédentaire dans six mois.
On va ensuite se garer au camping- là encore on n’a dit qu’on était que deux… La différence de prix est énorme… et nos enfants ne prennent qu’une petite douche.
Un petit dîner de pain et fromage plus tard (on a trouvé un petit bleu local pas trop mal… et les enfants se sont offerts un petit camembert d’importation)… et il est l’heure de rejoindre nos lits. Nous prévoyons de partir de bonne heure demain car une grosse journée de route nous attend.

Samedi 13 janvier : route vers Greymouth > Fantasyfalls, glacier fox (Saïk)

IMG_3448.jpgIMG_3471.jpgIMG_3472.jpgPour commencer la journée, nous avons spris la route vers le nord. Nous avons roulé 45 minutes avant d’arriver à une cascade (Fantasy Falls) où il y avait des centaines de bonhommes de pierre. Forcément, nous n’avons pas pu nous empêcher d’en faire un très grand. Et là, nous étions contents : sur des centaines de bonhommes, celui des Gourm’trotters était le plus grand de tous. C’était super cool.
On a repris la route pour 2h30, on s’est arrêtés déjeuner au bord de la route. Nous passions au pied du glacier Fox, on s’est donc arrêtés. Il est certes bien moins impressionnant que le Perito Moreno en Argentine, mais c’était très intéressant d’observer la vitesse à laquelle ce glacier disparait…C’est phénoménal !
On a de nouveau roulé un bon moment jusqu’à Greymouth où nous avons posé notre camion sur un grand parking au bord de la plage. Devant nous la plage et derrière nous : un terrain de rugby. C’était donc un endroit au top pour nous.
On y a passé une bonne soirée.

Dimanche 14 janvier : Ecole, Pancakes et plage  (Estelle)

fullsizeoutput_1d8a.jpgNous avons bien dormi, bercés par le va et vient des vagues sur ce parking de bord de mer. Tout le monde est frais et dispo pour une heure de travail scolaire … enfin presque . Séance difficile pour Sasa.
Tout le monde attache sa ceinture et c’est reparti pour la transhumance vers le nord. On roulera moins qu’hier. Une heure de route au milieu d’un décor digne de la jungle, on est ici en pleine rainforest et on s’arrête observer les fameux Pancackes rocks de Punakaiki. Un processus d’érosion lié au climat a donné à la pierre calcaire  la forme de piles de crêpes. De grandes cavités séparent ces empilements et laisse la mer s’engouffrer et éclater avec puissance. L’endroit pourrait être envoutant si le chemin aménagé ne prenait pas tant de place et enlevait un peu du charme des lieux.
On pousse donc le camping-car un petit kilomètre plus loin pour déjeuner : il fait très chaud.. La faim des enfants nous contraint cependant à nous poser sur la première aire rencontrée (ça nous arrive très souvent de regretter après coup de ne pas avoir patienté quelques kilomètres pour la pause pique-nique… c’est toujours l’aire d’après celle choisie qui semblait fabuleuse).
La chaleur des lieux nous rend un peu fainéants … et on préfère la toute petite Rando de 30 mn vers le bord de mer à la grande de 1h30 qui mène sur les hauteurs. Finalement le choix du Truman track aura été judicieux : après 500 m à l’ombre de la végétation abondante et luxuriante de la rainforest, on débouche sur une petite crique très surprenante. Une cascade se jette sur cette plage : les enfants hésitent à se glisser dessous. Ils préfèrent finalement jouer dans le torrent issu de la cascade. La plage est balayée par de forts courants, impossible de s’y baigner.

On remonte et on reprend la route… direction Westport. Yves nous a repéré une aire pour camping-car gratuit : elle semble super sympa mais ne possède que 4 places. Il est 17h, on tente le coup. Et on a bien fait : on est seuls au monde sur cette petite aire en bout de chemin rural. On pose notre camping-car entre les vaches et la plage. La plage s’offre à nous dans toute son immensité. La mer de Tasmanie nous tend les bras : des vagues juste comme il faut pour rigoler et surfer les rouleaux… et une eau d’une température agréable. Un vrai moment de bonheur… prolongé par un dîner sur la plage. Les enfants construisent même une cabane en bois flotté… Un instant merveilleux.
On est presque déçus quand trois voitures arrivent et que les occupants sortent tout le matériel pour une petite soirée sur la plage. Mais celle-ci est tellement vaste et nos voisins si discrets… que nous pouvons sans souci nous endormir alors que la musique et le feu de joie tiennent nos voisins éveillés jusque tard dans la nuit. On ne les entendra même pas partir.
Cette soirée, c’est l’idée que je me faisais de la liberté du camping-car. Je savoure ce moment sans prix.

Lundi 15 janvier : Route jusqu’à Abel Tasman (Estelle)

Un petit déjeuner face à la mer… ça n’a pas de prix. On resterait bien ici un peu plus longtemps… Il nous faut cependant rejoindre le Park Abel Tasman au nord ouest de l’île. Nous avons 4 heures de route. Même si les paysages nous offrent encore un vrai spectacle, on trouve le trajet un peu pénible. Beaucoup de virages et à l’arrière du camping car ce n’est vraiment pas agréable ( j’ai laissé ma place devant aux enfants… qui à tour de rôle se succèdent comme co-pilotes. Ça leur casse la monotonie du trajet).
Yves nous avait réservé un camping à l’entrée du parc : good et easy pour explorer le lendemain le Park national à pied et en kayak. On rêve tous de ces eaux transparentes qui donnent l’impression que les kayaks volent. Les petits, pourtant pas très adeptes du kayak lors de leurs précédentes expériences sont motivés (nos cousins et amis concernés par de précédentes expériences se souviennent des cris de Merlin 😉
Mais quand on va pour réserver nos kayaks, on nous annonce que les kayaks ne sont pas accessibles au moins de 12 ans… Oh non !!!!!
Les enfants regrettent, nous aussi d’ailleurs. Mais il en faut plus que ça pour nous déstabiliser. On réserve un aller-retour en taxiboat (c’est cher par contre) pour le lendemain… Entre nos deux stations de taxi, une rando de 12 kilomètres nous attend.

On rejoint le camping, dinons sous les dards affutés des moustiques et des mouches de sable (un fléau ici) et filons nous coucher bercés par les ZZZZZZZZ des dizaines de moustiques ayant élus domiciles dans notre camping-car.

Mardi 16 janvier : Abel Tasman (Merlin)

Aujourd’hui on s’est réveillés à 7. On a pris le petit déjeuner et on s’est brossé les dents (on le fait tous les matins et tous les soirs !!!).
On est allés prendre le bateau. On a vu au milieu de l’eau une pierre coupée en deux qui ressemble au trophée des victoires de la musique en France.
Le bateau nous a laissé sur une plage magnifique. De là, nous avons commencé notre rando dans la Torrent Bay. Les eaux me semblaient jaunes.
Nous avons fait une petite pause sur une embarcadère et nous avons mangé une barre de céréales. Après je me suis fait piquer par un bourdon (!).

Nous avions fait 4 km, et il en restait encore 6 pour atteindre la plage de Bark Bay où le bateau devait venir nous chercher.
Je marchais en donnant la main à Papa car j’étais un peu perturbé par ma piqure. On ne sait pas ce qu’il s’est passé mais nous sommes tombés : moi sur le chemin et Papa dans le ravin (! > juste au bord). J’ai beaucoup pleuré mais finalement personne ne s’est vraiment fait mal.
On a fini la Rando tranquillement : c’était joli de déambuler dans la rainforest et d’apercevoir les eaux claires de la baie mais c’était un peu monotone comme rando.
Nous étions bien heureux d’atteindre la plage et de profiter d’une heure de baignade avant l’arrivée du bateau. La mer n’était finalement pas très chaude.
On a repris le bateau-taxi qui a été tracté par un tracteur pour nous amener jusque sur le parking.
Nous avons mangé un bon plat de pâtes et avons ensuite bien dormi.

Mercredi 17 janvier : A la mi-temps de notre voyage (Estelle)

Aujourd’hui c’est pile poil la mi-temps de notre voyage… et c’est un anniversaire arrosé. La pluie nous réveille et nous accompagne toute la journée. Un temps à ne pas mettre le nez dehors. Dans ces conditions, on apprécie l’espace et le confort de notre grand camping-car – qui me semble bien encombrant par d’autres moments. On quitte Abel Tasman sans regret : on avait envisagé de sauter en parachute avec Yves ce matin… la météo nous fait oublier notre idée.
On file vers l’ouest pour rejoindre Picton – ville d’où part le ferry pour l’île du Nord demain matin.
On avait prévu une halte à Nelson, à mi-chemin, une jolie ville tranquille et soi-disant hyper-sympa. On y arrive sous des cordes d’eau. Il est 11 heures. Quoi faire ?
C’est vite trouvé  pour toute la famille : activité mise à jour des compte-rendus du blog.

A 12h30 on s’offre une pizza au sec – et devinez quoi ? Dans les resto on rencontre un couple de français  : la dame reconnait Saïk : elle a déjà visionné plusieurs de ses vidéos. On n’en revient pas ! Sasa joue le modeste… Le début de la gloire.

On reprend la route jusqu’à Picton… et la pluie continue de tomber jusqu’au lendemain matin.
Mouillé pour mouillé, Merlin passe sa soirée dans la piscine du camping.

Jeudi 18 janvier : Bye bye le Sud (Estelle)

IMG_3704Il a plu toute la nuit et il pleut encore quand on se lève. On reste au sec et on file prendre notre tour dans la file d’attente pour monter sur le ferry. Les enfants regardent avec fascination la vie grouillante autour du gros bateau : t’as vu Maman, le train il monte sur le ferry pour y laisser des conteneurs.
On suit le mouvement, on gare notre van en soute et on rejoint le pont supérieur. La traversée est tranquille, l’horizon bouché. Dommage, par beau temps cette traversée doit être magique.
On arrive après 3 heures de traversée à Wellington… Le reste de la journée sera sur le post suivant 🙂

Les Photos

2 réflexions sur “La Nouvelle Zélande par la face sud

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