Dans les forêts de Sibérie au bord du lac Baïkal

Les photos

Samedi 16 juin : Attention au départ ! Train étape 1 : Transmongolien direction Irkoutsk (Malo)

Aujourd’hui on monte pour la première fois dans le Transsibérien, en direction de la Russie et de la ville d’Irkoutsk. En plus, d’après nos calculs, on rentre en France dans un mois pile, c’est la dernière ligne droite…

Nous ne faisons pas qu’aller en Russie aujourd’hui, nous quittons la Mongolie après avoir passé 3 semaines et demie superbes dans ce pays magnifique.
Le train ne quittant Oulan-Bator qu’a 15h30, nous avons eu le temps, après avoir dormi jusqu’à 9h, de préparer nos sacs tranquillement et sereinement.
Nous sommes ensuite sortis faire des courses (afin de pouvoir se nourrir pendant les 23 heures de train), puis nous sommes allés déjeuner dans un restaurant vegan.
C’est donc le ventre plein, que nous avons pris la route de la gare, avec Bujin et Rdeka (notre guide et notre chauffeur venus nous dire au revoir pour l’occasion).

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Nous sommes montés dans le train vers 14 h 30 et sommes partis à l’heure. Les cabines  de 2e classe ayant une capacité de 4 places seulement (il n’y avait pas de wagon de 3e classe dans ce train), Papa était sensé dormir dans une autre cabine, avec trois autres personnes. Mais, ses voisines, des vieilles russes étaient non seulement un peu envahissantes, mais elles croulaient en plus sous les bagages. Du coup, il est finalement venu avec nous. 

Pour vous dire à quel point les Russe étaient envahissantes, la plus blonde des trois a même réussi à glisser le billet de train de papa dans son sac ; heureusement qu’on s’en est rendu compte avant de partir et que Bujin qui parle russe a pu expliquer son erreur à la dame.
On va se serrer.

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Une fois partis, nous n’avions plus qu’à attendre le passage de douane, prévu pour minuit environ. Nous avons lu, dormi, joué, écouté de la musique, regardé la paysage et mangé pour passer le temps.
Le train s’est même arrêté dans deux gares avant la douane mongole, pour 10 minutes à chaque fois, ce qui nous a permis de nous dégourdir les jambes.
Nous avons passé la douane sans encombre vers 1h du matin, munis de nos ID pour la Coupe du monde. Le douanier russe était sympa. Il nous a même souhaité un bon séjour en français. Puis nous nous sommes endormis. Un peu serrés mais assez confortablement installés. Les couchettes ne sont pas larges mais assez longues : Merlin et maman ont dormi sur la même couchette tête bêche. 

Dimanche 17 juin : Irkoutsk nous voilà (Saïk)

Quand je me suis réveillé, Papa a dit qu’il ne restait plus que dix minutes de trajet. Alors je me suis dit que c’était l’heure de se lever.

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Le train avançait avec un bon rythme en longeant le lac Baïkal. Les paysages étaient superbes.
Dix minutes après et même une heure après, le train avançait toujours. Nous avons donc compris que 9h30 (l’heure d’arrivée indiquée sur nos tickets), était en fait l’heure de Moscou !
Et comme, il y a cinq heures de décalage entre Irkoutsk et Moscou, nous n’arriverons donc que vers 14 h.
Nous roulions à quelques mètres du lac Baïkal.

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Pour nous occuper, Maman a mis Scoobydoo sur l’ordinateur. La matinée a ainsi passé plus vite.
Nous étions contents d’arriver … après 23 heures dans le train.
Après avoir sorti tous les bagages, nous nous sommes lancés à la recherche d’un taxi. Direct un taxi vient nous voir en parlant anglais. Du coup on ne réfléchit pas trop, il est sympa, on le prend. Maman lui demande où est son taximètre : sur son smartphone… bon ok, on monte… un peu méfiants quand même mais on est fatigué et on veut vite arriver à l’hôtel.
Grosse erreur : il nous a bien arnaqués ! C’était trop cher, il nous a fait payer 2500 roubles au lieu de 500 comme disait le guide. On n’était pas content et on lui a dit. Quels idiots sommes nous  ! On connaît ces pratiques… et c’est pas la première fois qu’on se fait avoir. 

L’hôtel était très bien sauf qu’on avait deux chambres à deux étages différents, et pas moyen de changer de chambre sans hausse de prix.
Tant pis, Papa dormira avec moi au rez de chaussée, Maman et mes frères au 3e étage.
On a posé nos sacs et on est parti chercher une carte téléphonique.
On s’est ensuite baladé dans la ville. Même si c’est un peu une ville mythique, je ne l’ai pas trouvé très belle.
On a pris une glace, marché jusqu’à la statue de Lénine et le soir on a mangé dans une petite cantine.

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On avait commandé des frites mais ils n’en avaient plus. Nous avons fini par prendre un truc moins cher qu’ils nous ont fait payer au prix du poulet-frites. Deuxième arnaque du jour >>> le premier contact avec les Russes n’est pas fou fou. 

On a terminé cette dure journée en regardant le match Serbie – Costa Rica (1-0) dans nos lits.

Lundi 18 juin : On rejoint le lac Baïkal à Listvyanka (Merlin)

On a commencé par prendre un bon petit dej. Puis on est allé chercher les sacs dans les chambres de l’hôtel. Ensuite on marché un petit peu pour trouver l’arrêt de bus. Un gentil monsieur russe qui parlait un peu anglais nous a guidés.
Le trajet pour Listvyanka en bus a duré une heure mais il ne fallait pas regarder la route parce qu’il conduisait com un fou 🚐vrooooooom . Il allait à toute vitesse.
On est arrivé à Listvyanka. On a galéré pour trouver notre hôtel. On est passé devant sans comprendre le nom indiqué sur l’enseigne (les Russes n’ont pas le même alphabet que nous).
On a demandé à 2 Russes notre chemin. Ils nous ont envoyé dans des directions diiférentes. C’est un troisième russe avec un pull de policier qui nous a mis sur le bon chemin.
On a fini par trouver notre petite ghesthouse. C’est un chalet en bois, les chambres ressemblent à de grandes salles de sauna.
On est sorti manger un kebab sur la plage à 100 mètres de l’hôtel.

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On a joué puis on est parti faire une balade. On a même vu un ours en cage  : comme si c’était un chien de chasse chez nous.
On est ensuite retourné à la plage où on a joué tout le reste de l’après-midi. Saïk a même réussi l’exploit de se baigner (dans une eau à 4 degrés ! glagla !!!).

On a fait un gros barrage. On a monté des bonhommes de pierres partout. En fait, on a construit une grande ville moderne – en nous rappelant comment sont organisées les villes qu’on a visitées. C’est vraiment géant ce qu’on a réalisé. Ça nous a bien occupé trois heures.

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Après tout ça, j’avais faim. On a trouvé un petit resto : j’ai mangé du caviar (enfin des oeufs de poisson) avec des pancakes de pomme de terre. J’ai ensuite très bien dormi.

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Mardi 19 juin : Le terme « froid sibérien » prend tout son sens (Yves)

Le soleil brille encore ce matin sur les rives du lac Baïkal, mais les températures, elles, ont pris une claque. Il y a encore moins d’un mois, c’était la débâcle ici, et il y avait de la glace un peu partout sur le lac. En ces derniers jours de juin, l’eau est remontée à 4 degrés mais à chaque souffle de vent c’est comme si quelqu’un entrouvrait la porte d’un frigo géant. Ce qui n’empêche pas quelques russes de se balader en maillot de bain au bord du lac. Mais il y a un signe qui ne trompe pas : aucun d’entre eux ne se risque à imiter notre Sasa national en piquant une tête dans les eaux sombres du lac…

De notre côté, après un temps de travail matinal, nous nous étions mis en tête de profiter de la quiétude des lieux pour nous offrir un bain de soleil en regardant les garçons poursuivre la construction de leur ville miniature sur les bords du lac. Mais après un quart d’heure allongés sur les galets, nous n’avons d’autre alternatives que de retourner à notre hôtel chercher nos polaires et nos doudounes. Le soleil brille, mais le vent est glacial. Pas de doute, on est bien en Sibérie !

Nous décidons du coup de profiter de l’après-midi pour effectuer une petite balade en bateau sur le lac. Hier, nous avons repéré en nous baladant une vieille coq de noix qui ressemble à la Toison d’or (les fans de Tintin sauront de quoi je parle) qui fait des aller retour sur le lac. Il est également possible de sillonner cette partie du Baïkal en jet boat, mais le vieux bateaux de pêche cadre plus avec notre état d’esprit actuel. En ce moment, c’est plutôt éloge de la lenteur chez les Gourm Trotters…

Le capitaine a une bonne tête. Et en plus, il baragouine deux, trois mots d’anglais, ce qui n’est pas fréquent dans le coin. Il nous invite à monter à son bord avec un grand sourire. « It’s free for the two kids ». Sa copine, qui tient la caisse, n’a pas l’air aussi enthousiaste sur la question. Mais c’est le boat captain qui décide. 

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La balade sur le lac dure à peine plus d’une heure et n’est pas fofolle, mais elle nous offre un autre regard sur la perle de la Sibérie, comme les locaux surnomment le lac. Est-ce l’effet du vent, toujours est-il que l’on a l’impression de ne pas naviguer sur un lac mais d’être sur la mer. Cela remue sacrément. En faisant quelques recherches, nous découvrons qu’il peut parfois y avoir des creux de six mètres ici ! Le lac le plus profond du monde ne gèle pas seulement en hiver (la couche de glace peut alors atteindre 1,50 m). Il peut aussi sortir de sa réserve et se montrer vachard le reste de l’année.

A notre retour à quai, Merlin n’a qu’une envie en tête : agrandir la cité de pierres qu’il construit depuis deux jours au bord du lac avec ses frères. Mais à notre arrivée sur place, c’est le drame. Des esprits malfaisants ont tout cassé pendant que nous naviguions sur le lac. Merlin est inconsolable. Même la glace que nous lui offrirons ne suffira pas à atténuer son chagrin.

Comme il fait vraiment un froid sibérien, nous proposons aux enfants de rentrer se mettre au chaud à l’hôtel pour regarder Le voyage en terre inconnue de Bruno Solo chez les éleveurs mongols.

C’est la première fois que cela nous arrive. Cela fait quatre jours que l’on a quitté la Mongolie mais on a encore ce pays dans la peau. En regardant l’émission, nous prenons une nouvelle fois conscience de la magie de notre périple chez les Mongols. Nous aussi, nous avons eu le droit à notre voyage en terre inconnue. Avec ses incroyables rencontres, ses paysages grandioses et ses instants inoubliables. C’était aussi bien, si ce n’est mieux, que le séjour de Bruno Solo là-bas… 

Mercredi 20 juin : Et aujourd’hui j’ai eu 40 ans (Estelle) 

Ce jour, je l’avais en ligne de mire depuis longtemps. Mes 40 ans ! On y est.
J’ai eu la chance de partir pour cette année de pause à l’aube de mes 40 printemps.
Peu sensible normalement au défilement des années, je prends conscience cependant au travers de mon entourage que le temps passe.
Malo file sur ses 16 ans, mon petit frère Simon vient d’avoir un bébé ( bienvenue à Tom)…
Des cheveux blancs courent sur ma tête.

Le temps qui passe…
Depuis onze mois, je le vis intensément ce temps qui passe. Sans grande contrainte ni impératif quotidien, et j’apprends à en profiter avec tous mes sens. Et à considérer que vieillir est une chance.
Vivre pour ressentir, exprimer ses émotions, partager des relations, s’émerveiller de la beauté du monde…
Voilà les acquis que j’espère ramener avec moi de ce beau voyage.

J’ai envie d’aborder cette deuxième jeunesse avec une énergie nouvelle.
Allez hop, hop, hop, c’est parti !
Un réveil tranquille pour commencer, un thé et trois biscuits avalés sur le coin du lit avec Yves… un moment d’échange si précieux qu’on apprécie tant quand les enfants dorment encore.
Un Merlin qui se réveille avec un sourire d’amour et qui me saute au coup en me souhaitant bon anniversaire. Whouaou ! C’est gagné

Une séance scolaire pour laquelle les enfants mettent un point d’honneur à s’appliquer et à ne pas râler. J’apprécie.

Tout va bien, oui tout va bien. Il est 13h30, l’heure d’aller déjeuner. On marche un peu pour explorer l’entrée du village de Listvyanka… car on n’a pas trouvé près de chez nous un resto qui nous convienne.
On déniche notre bonheur : des pâtes à la carbonara et un cheesecake. Pour l’équilibre alimentaire, on repassera… mais pour le ravissement de nos papilles, on a été servis. 

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Nous avons ensuite bien fermé nos doudounes et sommes ressortis affronter la fraîcheur sibérienne – si vivifiante. Nous avons déambulé dans les petits chemins de ce village, parmi les vertes prairies et les petites maisons de bois colorées. 

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Avant de partir, j’avais reçu en cadeau un Travelbug de geocaching (merci Gérard). C’est quoi donc me direz-vous ?

Petit apparté technique :
Le geocaching, c’est une chasse aux trésors participative. Tout un chacun (à condition d’être enregistré comme geocacheur sur le site officiel) peut planquer dans un petit coin de nature ou un petit coin de ville une mini-boite dans laquelle il aura glissé un carnet et éventuellement un petit objet. Il aura enregistré sa cache sur le site international et participatif de geocaching… Offrant ainsi la possibilité aux amateurs de geocaching (enregistrés eux aussi) de se lancer à la recherche des petites boites.
Qu’est-ce qu’on gagne ? Rien, si ce n’est la satisfaction d’avoir trouvé la planque, d’y inscrire sur le petit carnet son passage et un petit mot de remerciement…
C’est une super-activité qui permet de susciter l’intérêt pour une promenade, de découvrir autrement des lieux insoupçonnés, et d’aiguiser le sens de l’orientation.
Dans certaines boites, on peut trouver des petits objets sans grande valeur. La règle de cette chasse aux trésors, c’est je prends si je dépose un autre objet à la place. Il y a aussi des objets voyageurs – enregistrés avec un numéro d’identification sur le site de geocaching. C’est le travelbug, l’objet qu’on m’a offert et qu’on va laisser aujourd’hui.

Fin de l’apparté

Ma plaque d’identification reçue et enregistrée en juin dernier (le travelbug) nous a accompagnés pendant 11 mois, bien accrochée à mon sac à dos.
J’ai décidé de la laisser derrière moi, ici en Sibérie, sur les bords du lac Baïkal, le jour de mes 40 ans.

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Un petit coup d’oeil sur l’application Geoacaching nous indiquait une cache en haut d’un escalier à 300 mètres de notre position. Mes petits explorateurs n’ont pas eu de mal à se diriger vers le point stratégique. Malo, avec son flegme légendaire n’a pas été long a trouvé la petite boite – cachée sous une marche de l’escalier.
A l’intérieur de la boite :
– un petit carnet pour s’identifier – Oh des Allemands sont passés aujourd’hui avant nous !
– quelques kopecks (des centimes de roubles) – qu’on laisse à leur place, on n’en a pas besoin.
– un crayon.

Avec ce dernier, on s’identifie – avec notre pseudo de geocacheurs, on indique la date de notre passage et laisse un petit mot aux visiteurs suivants et au poseur de la cache.
Sur le carnet, on écrit également qu’on laisse un objet voyageur : pour nous – un porte-clef Tour-Eiffel (notre travelbug) -et on demande aux visiteurs suivants de la prendre avec eux et de la faire voyager vers d’autres caches… à travers le monde.

Le concept est basé sur une démarche participative… On espère suivre le déplacement de notre objet et poursuivre un peu notre voyage à travers lui. Let’s wait and see !

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Merlin a aperçu, en contre-bas, un petit ruisseau qui se jetait dans le lac. On n’a donc pas d’autre choix que de passer une bonne heure et demie à jouer au bord de l’eau. Notre ingénieur hydro-électrique est à son affaire. Les enfants découvrent même sous le pont une immense plaque de glace de 30 cm d’épaisseur. Ultime vestige de la débâcle. 

Ce morceau de glace alimentera la discussion de notre dîner : comment ce lac immense avec une telle quantité d’eau peut-il être gelé pendant 8 mois de l’année – et glacé à un point que les camions roulent dessus…

Nous sommes tous intrigués et fascinés… On rentre au chaud à l’hôtel : Yves nous trouve le film « Sur les chemins de Sibérie » inspiré du récit de Sylvain Tesson qui a passé un hiver sur les rives du Baïkal. On se laisse tous emportés par ce magnifique film où ce géant de glace dicte la vie aux habitants du Baïkal. Et comme Sylvain Tesson qui après un voyage en été ici rêvait de découvrir le lac gelé en hiver… on s’endort en rêvant d’un prochain voyage ici lorsque l’immensité liquide devient solide.

Clap de fin sur une journée d’anniversaire magnifique. 

Jeudi 21 juin :  A la recherche du sentier du GBT (Great Baïkal Trail) (Merlin)

On a commencé par prendre un bon petit déjeuner. Puis on a fait des leçons pendant une heure.
C’était ensuite le moment d‘aller manger : un kebab sur la plage.
Il nous fallait prendre des forces car on avait dévidé de partir randonner quelques kilomètres sur le sentier du Great Baïkal Trail. Un sentier parmi les plus mythiques du monde (il est en cours d’élaboration) et qui doit dans quelques années permettre aux randonneurs de parcourir l’ensemble du tour du lac à travers des paysages fabuleux. Pour le moment, seuls quelques chemins sont ouverts et balisés.
Maman a repéré que le sentier passait tout prêt de notre logement. Elle décide donc de nous amener marcher sur ce chemin mythique.

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On monte un peu dans la forêt au milieu de centaines de papillons. Le chemin débouche sur une fortêt et signale l’entrée du GBT. Malheureusement on n’ira pas bien loin : de nombreux panneaux indiquent qu’il faut impérativement une autorisation payante pour aller plus loin. Cette autorisation, on ne l’a pas : il faut la demander au village en contre-bas.
Malo et Maman ont envie d’aller plus loin sur un ou deux kilomètres mais Papa nous rappelle que les Russes ne sont pas très conciliants  : il craint que si nous tombons sur un garde il nous colle une amende.
Il a raison : nos premiers contacts avec les Russes n’ont pas été très cools. On fait donc demi-tour… 
On retourne donc à la maison, enfin juste Malo et Saïk. Papa, maman et moi, nous sommes allés à la plage pendant une heure pour que je puisse jouer.

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On a ensuite rejoint les gars : on a regardé le match Australie-Danemark à la télé.
Puis, pour patienter avant le match des Bleus, on a regardé les Rasta Rockets.
Et à 23h, on a encouragé la France face au Pérou (un pays que l’on a adoré). La France a gagné 1 à 0. Il était plus d’1 heure du matin quand on s’est couché. Mais on était content.

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Vendredi 22 juin : Le jour où Sasa a laissé une dent à Irkoutsk (Estelle)

On quitte la petite station de Litsvyanka ce matin. On se retourne une dernière fois sur le lac… en espérant tous avoir la chance de revenir en hiver pour voir ce géant gelé.
Direction Irkoutsk – la ville principale à une heure de route en mini-bus.
Merlin nous rappelle qu’il n’a pas du tout aimé notre escale là-bas dimanche dernier.
On le rassure en lui disant qu’on a réservé un hôtel dans une autre partie de la ville. Et comme il est assez complaisant, il retrouve vite son enthousiasme.

Le minibus nous laisse sur la place du marché : le chauffeur nous demande par contre 400 roubles de plus que son collègue lundi. Une preuve supplémentaire que le Russe, de manière générale, a tendance à truander le client étranger.
On marche un bon kilomètre avec nos sacs sur le dos : on avait oublié qu’ils étaient finalement assez lourds. En Asie, on n’avait quasiment jamais porté nos bagages à travers les villes… tout comme on n’avait quasiment pas fréquenté d’auberge de jeunesse.
On retrouve avec plaisir l’ambiance des auberges de jeunesse au Z hôtel – une petite auberge avec une note de 9,5 sur Booking. (Et c’est mérité !)
On y a réservé un dortoir de 6 qu’on privatise… et on s’empresse de lancer une première machine à laver (mise à disposition gratuitement).
On prévu d’aller visiter une maison musée au cours de l’après-midi : on adore ces lieux où l’on ressent la vie passée, où l’on peut s’imaginer au milieu de la famille locale.
Mais avant il faut manger : on trouve un restau nommé Marco Polo – où on goûte à la gastronomie russe. Mouais bof : c’est moyen le boeuf filandreux en salade.
Les enfants sont énervés et ne tiennent pas en place. Merlin a déjà fait une belle chute du lit avant d’aller déjeuner. On a beau leur dire d’arrêter : ils ne semblent pas nous entendre.
On sort du resto et on rejoint l’hôtel pour lancer une nouvelle lessive.
Devant la porte d’entrée, il y a une chaîne pendante tenue par deux poteaux.

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Malo et Merlin s’improvisent sauteurs de haies. Et quand Sasa arrive : les deux autres remuent la chaîne… et Sasa oublie de sauter. Si bien qu’il se fait faucher par la chaîne et s’étale tête la première sur le sol.
J’avais vu le coup venir : je n’avais pas terminé de dire à Yves qu’il allait tomber, qu’il était par terre à hurler : Oh ma dent ….. pardon, pardon maman.
On accourt, on l’assoit et il ouvre la bouche… et là c’est le drame : on se retrouve avec l’orifice buccal de Jacquouille la Fripouille :  j’exagère un petit peu : seule son incisive supérieure droite est sectionnée en deux… mais la pulpe est à vif.

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Le gérant de l’hôtel, Dimitri l’a entendu hurler… il sort en panique pensant que le chien errant à côté est responsable. On lui explique que le chien n’y est pour rien.
De suite, il me dit qu’il appelle sa girlfriend qui est dentiste…
C’est nécessaire ? C’est une vraie dentiste ?….
Il doit partir pour un rdv, il me laisse son contact et m’assure contacter au plus vite son amie.

Sasa est un peu sonné, très en colère contre lui-même mais il ne souffre pas trop.
Je réussis à contacter un dentiste en France : Antoine – un jeune docteur grenoblois rencontré en Equateur au mois septembre.
Je lui envoie la photo des dégâts. OK : son constat n’est pas rassurant ni alarmant.
La pulpe (le nerf) est à vif… il faut soigner
La dent ne bouge pas : c’est une bonne chose
Les morceaux tombés : il faut les mettre dans du lait de suite… pour les conserver
Et effectivement, il faut consulter rapidement.

Dimitri ne tarde pas à me renvoyer un message : son amie est très occupée et n’a pas de créneau pour nous recevoir. Des amis dentistes lui ont conseillé de nous envoyer aux urgences pédiatriques.

Il se charge de nous y amener et de nous accompagner pour nous servir d’interprète. Son aide est si précieuse : non seulement pour nous véhiculer dans cette ville où les taxis nous truandent  mais surtout pour nous faire admettre aux urgences et remplir pour moi les formulaires en cyrillique.
Dans notre malheur, on va avoir la chance de pouvoir bénéficier de soins gratuits à l’hôpital public.
On est très vite pris en charge : Sasa et moi (Dimitri a dû partir) par un jeune dentiste qui ne parle pas anglais. A coup de google trad, je comprends qu’il ne pourra rien faire pour Saïk et qu’il veut que j’aille voir un spécialiste.

Dimitri, contacté par téléphone, vérifie la probité du diagnostic et revient nous chercher pour nous amener dans une clinique privée.
Changement de décor. On passe de l’hopital public soviétique, vétuste mais très propre, a une clinique flambant neuve.
Le jeune docteur du service public a dû appeler son confrère spécialiste car il me semble qu’on est attendu. SaÏk est de suite pris en charge.

Verdict : l’infection a déjà envahi la pulpe. Il faut donc dévitaliser la dent…et dans un second temps recoller le morceau tombé. Ainsi on préviendra toute douleur pour le reste du voyage et on sauvera les apparences en terme d’esthétique (c’est que notre youtubeur tient à son look ! ).
Ok : les explications données et comprises, il ne reste plus qu’à agir.
Dimitri doit partir : j’ai quand même une dernière question à lui poser avant de partir : combien cela va nous coûter ?
Le médecin nous annonce un prix autour de 4000 roubles (60 euros)… ouf, il s’y tiendra d’ailleurs. Et je trouve l’addition plus que raisonnable au vue du temps passé sur mon petit blessé

Sasa ouvre la bouche à 18 heures, pour ne la refermer qu’à 20 heures. Les soins ont été longs, prodigués avec bienveillance et attention.

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A 20 h, il a retrouvé son beau sourire.

On rentre à l’hôtel en taxi : Sasa et moi, on est fourbu. Yves et les deux autres enfants ont faim. Merlin nous traîne dans un resto de burgers qui diffuse le match Brésil-Costa Rica. Sasa réussit à manger son sandwich. 

Avant de dormir, on n’oublie pas de remercier Dimitri du fond du coeur pour son aide : l’incident aurait été bien plus difficile à gérer sans lui. Il semble ravi de nous avoir aidé et accompagné.
Notre grande chance dans notre petit malheur c’est d’avoir posé nos valises dans cette auberge de jeunesse si amicale tenue par un Russe anglophone si sympathique et attentionné.
Si l’attention et le sens du service se mesurait en étoiles, Dimitri et son Z hôtel en auraient 5. 

Samedi 23 juin : Transsibérien étape 2,  c’est parti pour 31 heures de train vers Novosibirsk (Saïk)

On a commencé par un bon petit déjeuner dans un restaurant. J’ai bien mangé, après une bonne nuit où ma dent ne m’a pas fait souffrir.
Pendant que les derniers attendaient leur plat (c’est très courant partout dans le monde de servir les clients d’une même table à des moments différents – ce qui fait qu’on mange quasi tout le temps en décalé), je suis allé avec Papa et Merlin chercher les derniers ajustements pour les pique-niques dans le train.

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Et oui, nous partons dans quelques heures pour Novosibirsk, complètement à l’ouest de la Sibérie.

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Ce sera un trajet en 3 ème classe – ça veut dire qu’on voyage dans un wagon ouvert sans compartiment et le voyage durera 31 h. Les courses terminées, nous sommes rentrés à l’hôtel faire nos sacs et on a demandé à l’hôtel d’appeler un taxi pour la gare.
Une fois à la gare il fallait attendre que le train arrive. Nous avons sans problème trouvé notre wagon mais nous avons connu quelques problèmes pour monter dans le train. Quand on a donné nos tickets, l’hôtesse nous a dit que les numéros de passeport sur nos tickets n’étaient pas bons. En y regardant de plus près, effectivement trois des cinq billets ne comportaient pas tous nos numéros de passeports. On n’a pas tout compris. On a dû payer 200 roubles pour régulariser et on a pu monter dans le train.
J’ai cru un moment qu’on allait devoir attendre un nouveau train. Ouf !

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Je me suis donc occupé en regardant à travers la vitre. Le paysage n’était pas très varié on a vu que des bouleaux et des cyprès. La journée ne m’a pas paru si longue que ça au bout du compte.

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Pour terminer cette journée, on a fait un peu d’école, mais c’était pas pratique de travailler sur la couchette. Avec Merlin nous avons regardé un film : le roi lion. Et on est allé au lit. Je me suis vite endormi et j’ai bien dormi – je n’ai pas entendu les nombreux va-et-vient de mes compagnons de voyage lors des nombreuses escales du train.

Les photos

 

 

Une réflexion sur “Dans les forêts de Sibérie au bord du lac Baïkal

  1. Tatar dit :

    L’arrivée est proche, après tant de kilomètres ce serai trop bête de terminer « cette rando » estropié…Non !!!
    Et quelle chance si la France vous fait l’honneur d’aller et de gagner la finale de coupe du Monde…
    Encore quelques heures de rêves.
    Je vous embrasse bien affectueusement et comme vous le savez, avec beaucoup de regrets, je ne suis pas en Bretagne pour vous accueillir.
    Mille gros bisous à vous partager avec toute mon Amitié.
    Nicole La voisine.

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